BELGAÏD (ORAN) :Le nouveau pôle d’habitat ravagé par l’anarchie

BELGAÏD (ORAN) :Le nouveau pôle d’habitat ravagé par l’anarchie

La cité abritant plusieurs familles relogées récemment manque cruellement d’espaces commerciaux.

Le nouveau pôle d’habitat général Djamaï, implanté dans le douar de Belgaïd entame les premiers virages l’avilissant. Quelques jours après avoir été relogés, plusieurs jeunes et des pères de familles n’ont rien trouvé de mieux à faire que de clochardiser ce quartier tout en investissant dans le commerce informel et en y dressant des dizaines de «lieux commerçants» à l’aide de tôles et autres objets de fortune dénaturant ainsi toute la cité. Faute de suivi rigoureux des autorités locales, plusieurs dizaines de jeunes sont passés à l’acte en envahissant les coins et recoins de la nouvelle cité dans lesquels ils se sont installés en toute logique en mettant en place des petites «boutiques» toutes sordides proposant différents produits alimentaires.

Une telle transformation constitue un autre grand défi à relever par les autorités locales en procédant d’ores et déjà à l’élimination de ce grand point noir dans les plus brefs délais. Plus d’un commerçant de circonstance estime légitime une telle transformation en expliquant que «la cité abritant plusieurs familles relogées récemment manque cruellement d’espaces commerciaux devant approvisionner les familles qu’abritent les nombreux immeubles constituant la cité».

La bêtise humaine a franchi tous les seuils de l’entendement. En plus de la bidonvilisation du nouveau quartier, le vandalisme et les actes de sabotage ont atteint leur apogée. Ainsi, les petits palmiers embellissant le nouveau bloc d’habitat ont été arrachés et font la joie des bambins qui les transforment en petits joujoux. Tout cela se passe sous les regards approbateurs des vieux et des centaines de pères de familles fraîchement relogés. Ce n’est pas tout.

Des dizaines de charognards ont imposé leur diktat en se transformant en «anges gardiens» des lieux. Ces derniers, qui se sont répartis les espaces de stationnement, n’ont rien trouvé de mieux à faire pour instaurer leurs lois que d’endosser des dossards de couleurs orange et blanche faisant d’eux des gardiens de parkings.

La majeure partie de ces «anges gardiens», qui est composée de drogués, de récidivistes et autres malfrats au visage balafré et agressifs dans leurs discours, se dresse de jour comme de nuit comme des cerbères imposant des sommes à payer sur place dès que le chauffeur met à l’arrêt le moteur de sa voiture. La facture à régler rubis sur l’ongle varie entre 50 et 100 dinars/ le jour et 2000 et 3500 dinars/ mois. C’est à prendre ou à déguerpir. Aucune résistance n’est admise, sinon le gourdin fera aussitôt l’affaire.

Le recours à l’arme fatale réglera tout le problème à la faveur de la petite prise de bec pouvant opposer le chauffeur et le gardien du parking. Les armes blanches, les battes de base-ball et autres objets constituent l’essentiel des outils de ces jeunes désoeuvrés ayant envahi les lieux dès les premiers jours qui ont suivi leur relogement et celui de leurs familles. Plus grave encore. Le manque de civisme est à son apogée. Plusieurs coins et recoins sont en un laps de temps record transformés en dépotoirs géants jonchés de toutes les formes de détritus et autres déchets ménagers.

Là encore, la responsabilité des familles relogées est de mise. Idem pour les balcons de chaque niveau qui sont transformés en sèche- linges de toutes les couleurs. En somme, l’anarchie totale règne en maîtresse des lieux. Cela se passe aux dépens de la réglementation. A l’entrée de chacun des immeubles, les régisseurs ont dressé des pancartes avertissant les locataires de veiller à la propreté des lieux sans procéder à d’éventuels changements. Or le contraire s’est produit! L’esthétique et l’aspect de ladite cité sont dénaturés. A qui se plaindre? La réponse n’est contre toute attente pas pour demain.

Cela s’illustre par l’absence totale des responsables locaux qui se sont éclipsés dès qu’ils ont «emboîté» plusieurs milliers de familles dans leurs nouvelles habitations ayant coûté des budgets colossaux. Comme si la problématique réside au niveau du relogement sans plus! A quand donc la prise de conscience?