Hier, juste après la conférence de presse qu’il donna conjointement avec l’Argentin Mauro Icardi, l’ancien attaquant de Lyon et Parme a accepté, grâce au précieux concours du chargé de la communication, de nous accorder cet entretien.
Ishak, Saha Ramdanek !
– Saha Ramdankoum vous aussi !
– Vous devinez pourquoi on a entamé par cet échange de vœux ?
– J’ai compris ! En fait, il paraît qu’on spécule sur ma décision d’observer le jeûne alors qu’on est en pleine préparation. Et bien, ce que je peux vous garantir, ici (à l’Inter, ndlr) ils sont compréhensifs, ils m’aident beaucoup. Parfois, je ne suis pas soumis à la même charge que mes coéquipiers, car il faut avouer que c’est difficile de bosser en étant à jeun, notamment en cette période de l’année (été). Donc, contrairement à ce qui est dit, mon club ne me met pas la pression.
– Pensez-vous pouvoir tenir le coup ?
– Ça va, je tiens bien le coup, ce n’est pas la première fois que je fais carême. Certes, cette année, ça tombe au moment du stage, mais je rassure tout le monde, il n’y a pas de problèmes !
– Au fait, comment ça se passe pour votre adaptation avec l’Inter de Milan ?
– Je m’adapte très rapidement. Vous savez, je ne suis pas le seul nouveau, il y a plusieurs joueurs qui arrivent à l’Inter en même temps que moi, à l’instar de tous les nouveaux. J’avoue que nous avons été très bien accueillis, je dirais même que ça se passe très bien, ce qui est de bon augure, car cela me permettra d’être en forme pour le début de la saison.
– Abordons le sujet de l’équipe nationale si vous le voulez. Il y a près d’une année que vous aviez signé la lettre d’engagement, mais à ce jour, vous n’avez pas encore honoré votre première sélection, peut-on savoir pourquoi ?
– Avant de signer les documents (lettre d’engagement), j’ai été clair avec les responsables de la FAF, en leur assurant que j’ai besoin de faire mon année à Parme, gagner du temps de jeu et après je leur ai promis de rallier les rangs de la sélection.
– Mais en Algérie, on est impatients de vous voir en sélection, on souhaitait même votre participation à la dernière CAN…
– Certes, ça m’aurait fait plaisir de jouer la dernière CAN, mais j’ai préféré me consacrer au club afin de venir après plus fort en sélection, Incha Allah !
– Déjà dans la foulée de votre signature à l’Inter Milan, vous aviez annoncé votre disponibilité à rejoindre les rangs de la sélection ?
– Si je l’ai dit, c’est parce qu’au fond de moi, j’étais soulagé d’avoir pu respecter ce que j’avais dit auparavant, c’est-à-dire faire une année avec mon club. Une fois ce délai passé, naturellement, je me mets à la disposition du sélectionneur national.
– Les contacts avec la FAF ont-ils été interrompus depuis ?
– Non, le contact existe toujours. Récemment, le président Raouraoua ainsi que Tasfaout m’ont appelé au téléphone pour me féliciter après mon transfert à l’Inter et m’ont même souhaité bonne chance pour cette nouvelle aventure.
– Halilhodzic a-t-il pris la peine de vous appeler ?
– Non, il ne l’a pas fait !
– Il y a quelque temps, lorsqu’on lui avait rapporté que vous êtes enfin disposé à rejoindre l’EN, Halilhodzic a répondu : «Maintenant, c’est à moi de décider de le convoquer ou non», comment interprétez-vous ses propos ?
– Il a raison, c’est le sélectionneur, donc il garde le pouvoir de sélectionner les joueurs qu’il veut. Franchement, je comprends parfaitement sa position.
– Autre rumeur toujours vous concernant, avez-vous exigé une place de titulaire pour jouer en équipe nationale ?
– Ça ne se fait pas, le joueur qui ose demander une telle chose est pour moi faible. Moi, je n’oserai jamais poser une telle condition. Je le répète, le sélectionneur a le pouvoir de choisir les joueurs qu’il veut.
– En automne, l’équipe nationale jouera des barrages pour arracher le ticket de qualification à la Coupe du monde, souhaiterez-vous rejoindre le groupe avant cette échéance ?
– Encore une fois, je vous réponds que c’est le sélectionneur qui décide, pas moi !
M. S.
«A moment de m’engager avec les Verts, j’ai été très clair avec Raouraoua…»
«… Je lui ai dit : je ne peux pas venir avant la fin de la saison»
«Maintenant, c’est à Halilhodzic de décider, pas moi !»
«A l’Inter, on est très compréhensifs quant à mon jeûne»
Réticent au départ…
Réputé pour sa discrétion, Ishak Belfodil n’aime pas trop parler dans la presse, surtout en ces temps-ci où il fait la une des journaux. Si la presse transalpine focalise beaucoup sur ses premiers pas à l’Inter Milan, en spéculant sur les capacités du joueur à supporter la lourde charge de travail, alors qu’il fait le jeûne, pour la presse nationale, il s’agit surtout de savoir s’il sera sélectionné prochainement en équipe nationale ou non. Ce sont les raisons qui ont poussé Ishak Belfodil à éviter le contact avec la presse ces derniers jours. Finalement, il était obligé d’affronter la presse hier. En effet, comme le veut la tradition, quand un nouveau joueur est engagé, on organise une conférence de presse pour le présenter avec son nouveau maillot. Un exercice que l’ancien attaquant de Parme ne pouvait éviter. Néanmoins, pour mieux informer les supporters algériens sur la position du joueur envers l’équipe nationale, on s’est déplacé jusqu’à la lointaine petite localité de Pinzolo qui est distante de Milan de 300 km, toutefois, avant de débarquer en Italie, on a pris la précaution d’informer Ishak Belfodil du motif de notre déplacement par le biais d’un SMS. Sans tarder, Belfodil nous répondra en expliquant qu’il n’accorde plus d’interview, préférant, selon lui, se consacrer à la préparation de la nouvelle saison. Toutefois, nos insistances, notamment auprès de l’attachée de presse du club lombard, ont fini par payer. Belfodil faisant preuve de sympathie et d’une grande gentillesse accepta finalement de se faire interviewer en aparté tout juste après la fin de la conférence de presse qu’il anima conjointement avec l’Argentin Iccardi hier après l’entraînement du matin.
M. S.
La conférence au théâtre
C’est au théâtre de Pinzolo que la cérémonie de présentation des deux recrues de l’été, Ishak Belfodil et Mauro Iccardi, s’est déroulée. La scène qui abrite les pièces théâtrales a été transformée en tribune de presse en l’espace de quelques instants.