Belayat répond «violemment» à Boumehdi La guerre des mots reprend au FLN

Belayat répond «violemment» à Boumehdi La guerre des mots reprend au FLN

Place à la panique au sein de l’ancien parti unique ! Le communiqué rendu public, avant-hier, par voie de presse, par le président du bureau de la session du FLN, Ahmed Boumehdi, a suscité le courroux du coordinateur de cette formation politique, Abderrahmane Belayat, en l’occurrence, qui qualifie les agissements de ce dernier d’«inélégants» et de «malhonnêtes» sur le plan du militantisme.

Joint hier par téléphone, le chargé de la gestion provisoire des affaires du Front de libération nationale a usé d’un ton agressif dans ses réponses faites à Ahmed Boumehdi. En ce qui concerne les remarques de forme, a-t-il dit, le contenu et la forme qu’a pris ce communiqué dépasse largement l’esprit de la personne qui l’a signé.

Les outrances employées par les rédacteurs de ce document, a-t-il poursuivi, illustrent très bien leur état d’esprit qui est loin de ce qui est demandé pour apaiser la tension au sein du comité central. S’agissant des remarques de fond, Abderrahmane Belayat estime que c’est Boumehdi, luimême, qui a usurpé une fonction puisque, a-t-il souligné, «le bureau de la session n’a jamais existé».

«Je ne suis ni un autoproclamé coordinateur ni un secrétaire général et, encore moins, un secrétaire général par intérim. Je n’ai pris aucune fonction. Je suis un coordinateur et cette tâche est le fruit de la situation qu’a vécu, et que vit encore, le parti après le 31 janvier dernier», a-t-il répondu a Ahmed Boumehdi qui l’a, luiaussi, qualifié d’usurpateur de pouvoir et de qualité de SG sous l’appellation de «coordinateur ».

Pour appuyer son «argumentaire », notre interlocuteur s’interroge s’il n’avait pas le droit ou s’il avait besoin d’une quelconque autorisation pour se déplacer, à titre d’exemple, à certaines wilaya, comme c’était le cas pour Souk-Ahras et Tamanrasset, afin de répondre aux parties qui appelaient à l’application de l’article 88 de la Constitution algérienne.

«Les activités qu’organise le parti reçoivent le consentement de tous les membre du CC», a-t-il dit. Plus loin encore, Belayat a laissé entendre que c’est Boumehdi, lui-même, qui lui a demandé de clore la session et d’appliquer l’article 9 du règlement intérieur du parti. À ce propos, le même orateur a estimé, contrairement au président du bureau de la session, que le BP est légitime.

«L’article 9 est clair : il stipule qu’on cas de vacance de poste du SG, le membre le plus âgé de cette instance se voit confier la tâche de la gestion provisoire des affaires du parti», a-t-il indiqué. Pour lui, la vacance de ce poste peut être le résultat de plusieurs raisons, et «le retrait de confiance en fait partie». «Si Boumehdi cherche à jouer le jeu de ceux qui veulent déstabiliser le parti, je lui conseille de rester tranquille et sage !», a-t-il encore lâché.

Cela étant, il faut dire que ces «querelles» entre Belayat et Boumehdi viennent, une fois de plus, confirmer la thèse selon laquelle l’ancien parti unique est en train de vivre une des périodes les plus difficiles de son histoire. Des observateurs de la chose politique estiment que le coordinateur du Front de libération nationale cache pas mal de vérités d’autant plus qu’il ne cesse de tenir des propos contradictoires.

En effet, le chargé de la gestion provisoire des affaires du FLN qui déclarait, auparavant, que la session du parti, ordinaire pour certains et extraordinaire pour d’autres, devait se tenir avant ce mois de Ramadhan s’était «rétracté» pour dire que l’ancien parti unique avait tout le temps pour élire son SG.

Hier encore, notre interlocuteur a indiqué que les membres du CC n’ont qu’à cesser leurs «querelles» s’ils veulent que la session se tienne dans les plus brefs délais alors que c’est lui-même qui avait déclaré, il y a de cela quelques jours, que «le contexte actuel ne nous permet pas de convoquer la session».

Pour résumer tous cela donc, il faut dire que les arguments de Belayat ne tiennent pas tout, ou presque, la route pour la simple raison, indique-t-on, que celuici donne tout l’air de vouloir gagner du temps et de se maintenir à la tête de cette formation politique.

Ce dernier a même fait des «aveux» sans s’en rendre compte en parlant de tensions au sein du comité central. Il est important de rappeler, pour rester toujours dans le même contexte, que le président du bureau de la session, Ahmed Boumehdi, a souligné, dans un communiqué rendu public, avant-hier par voie de presse, que celui qu’il a surnommé d’«autoproclamé coordinateur » cherche à entraver la reprise des travaux de la session du comité central.

Ses agissements, a-t-il accusé, représentent une flagrante violation des statuts et du règlement intérieur du FLN. C’est ainsi qu’il a invité tous les membres du CC, hommes et femmes, à se mobiliser pour trouver une solution à la crise qui secoue le parti dans les plus brefs délais.

Soufiane Dadi