Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins : « La signature électronique des ordonnances n’a pas de valeur juridique »

Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins : « La signature électronique des ordonnances n’a pas de valeur juridique »
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160 unités de production du médicament d’ici la fin de l’année

Ils sont nombreux les malades à réclamer la « lisibilité » des ordonnances que même les pharmaciens, pourtant habitués, ont parfois du mal à déchiffrer le contenu.

Et pour éviter toute mauvaise surprise, ces malades demandent d’opter pour la signature électronique de ces documents médicaux. En quoi elle sera différente de la signature manuelle ? Sollicité par nos soins, le président de l’Ordre des médecins dira que la loi algérienne est claire : « L’ordonnance doit être rédigée de manière lisible ».

Mettant en relief la « responsabilité » qu’engage le médecin, Bekkat Berkani fait savoir que la signature électronique « n’a pas de valeur juridique ». Dans ce sillage, il souligne que le « niveau de lecture des pharmaciens ou vendeurs en pharmacie doit être amélioré.» Des erreurs fondamentales sont commises, et les exemples qui peuvent causer de graves complications au malade ne manquent pas. D’où nécessité de vigilance extrême. Entre « Amlor », prescrit, entre autres, dans le traitement de l’hypertension artérielle et « Seglor », utilisé dans des cas d’hypotension, le médecin se doit être très clair dans son écriture car c’est la vie des patients qui est en jeu. Aujourd’hui le débat sur la signature électronique des ordonnances est largement débattu sur les réseaux sociaux. D’autre part, notre interlocuteur est revenu sur la  production  du médicament générique, une option choisie par l’Algérie afin, notamment, de réduire la facture excessive des importations. Il souligne qu’« il n’y a pas de raison pour douter de l’efficacité du produit générique », précisant que le médecin, en cas d’un retour d’écoute de non satisfaction, a toute la latitude de s’adresser au service de bioéquivalence de l’Institut Pasteur.

160 unités de production du médicament d’ici la fin de l’année

En effet, l’Algérie, depuis quelques années, est résolument tournée vers une politique de promotion de la production pharmaceutique locale et notamment du médicament générique, qui connaît une croissance importante. Elle s’est engagée à édifier une industrie pharmaceutique nationale forte, en partenariat avec les firmes  internationales. L’objectif est de couvrir 70% des besoins en médicaments. Dans ce même ordre d’idée, il y a lieu de souligner que les professionnels de la santé s’accordent à dire que le médicament générique est tout aussi efficace que la molécule mère (médicament princeps). Il possède les mêmes priorités et le même principe actif. Aujourd’hui, comme l’a récemment signifié le ministre de la Santé, l’Algérie dispose de « plus de 75 unités de production de médicaments.» L’objectif, a-t-il précisé, est d’en arriver à « 160 unités d’ici la fin de l’année.»

Dans son intervention à l’APN, M. Boudiaf avait confirmé, par ailleurs, que la facture d’importation de médicament a sensiblement baissé (-38%) au 1er trimestre 2015 pour atteindre 468,6 millions de dollars contre 774,4 millions de dollars l’année dernière. Cette réduction encourageante propulse le secteur de l’industrie pharmaceutique à la tête des secteurs économiques. La tendance renvoie aux résultats probants réalisés par les opérateurs du secteur en matière de production eu égard aux diverses facilitations accordées par l’Etat aux investisseurs. D’autre part, le ministre avait rassuré les producteurs que le gouvernement est mobilisé pour accompagner cette « dynamique » visant à remplacer l’importation par la production « made in Algeria.»

Fouad Irnatene