Béjaia,La ville fait sa toilette

Béjaia,La ville fait sa toilette

Cette opération résistera-t-elle au temps?

L’élan de solidarité qui s’est formé, hier matin, dans une entreprise de nettoyage de la ville est de bon augure pour un avenir meilleur, ont estimé les observateurs.

Béjaïa a redoré son blason hier. Plusieurs de ses quartiers ont retrouvé leur éclat même si ce n’est que provisoire, car les habitudes sont devenues une seconde nature chez certains et l’incivisme ne sera pas éliminé de si tôt.

Au-delà du geste de nettoiement, ce que les observateurs ont relevé reste incontestablement, cette mobilisation qui n’a de valeur que d’illustrer la volonté de changement qui anime, aussi bien la nouvelle équipe aux commandes locales, que les citoyens qui aspirent à une autre manière de faire dans la prise en charge de leurs préoccupations. Des employés volontaires de l’APC, des jeunes issus du mouvement associatif, des travailleurs de la DAS, des entreprises privées et de nombreux anonymes se sont associés pour répondre à un geste de première nécessité pour une ville malmenée par les siens.

Initiée par le nouveau président d’APC et en collaboration avec la direction de l’action sociale, la grande opération de toilettage de la ville de Béjaïa a été une réussite sur tous les plans. Cette opération, «appelée à se renouveler une fois tous les 15 jours», selon le P/APC rencontré sur les lieux, s’est singularisée de ses précédentes par une participation inattendue de citoyens anonymes venus donner un coup de pouce pour «en finir avec la saleté qui touche nos quartiers et redonner à la ville son visage d’antan», commente cette étudiante qui empiète sur une journée de ses vacances d’hiver pour prendre part au volontariat du jour. Pour beaucoup d’observateurs, c’est là l’une des promesses électorales, qui prend ainsi forme, et c’est de bon augure pour l’avenir. On savait l’engouement que suscite autour de lui l’initiateur, mais on le veut également aussi entreprenant sur tous les plans.

Les routes, l’éclairage public et bien d’autres insuffisances attendent. Plus que jamais, la mobilisation des consciences vives de la ville est impérative. Plus que jamais, Béjaïa doit apprendre à sortir de la politique des slogans creux pour investir la voie du développement solidaire. Aux moyens de la municipalité, se sont joints ceux des entreprises privées volontaires, le personnel de la DAS et les adhérents des associations des quartiers concernés, déjà très actifs sur le terrain. Les quartiers d’Ihaddaden, les 600 Logements, le boulevard des Aurès, le quartier Séghir, se sont débarrassés des ordures déversées journellement par les ménages.

La municipalité de Béjaïa, et dans le souci de redonner à la ville son lustre d’antan, procèdera, dans un proche avenir, à une réorganisation de la collecte des ordures ménagères avec cette fois-ci plus de rigueur, aussi bien dans le dépôt, que la collecte en elle-même. C’est là l’une des urgences de l’heure.

«Nous allons dans un premier temps mettre le paquet pour éliminer le surplus d’ordures et autres détritus qui se sont amassés sur les trottoirs pour aboutir rapidement à un plan plus précis pour une collecte efficace», déclare le maire de la ville. Des contrats seront signés avec des entreprises privées dans la perspective de seconder dans sa mission de collecte la flotte communale, qui sera elle aussi renforcée par l’acquisition de bennes- tasseuses. Devant une situation des plus catastrophiques, la première autorité compte, à la faveur de cette opération, poursuivre la conjugaison de ses efforts avec la DAS, le mouvement associatif à travers un programme portant «Opération de volontariat et de nettoyage de la ville de Béjaïa» dans le souci d’atténuer, un tant soit peu l’insalubrité qui règne en cette période.

Le curage des oueds qui traversent la ville n’a pas été en reste. Des points précis ont été ciblés dans le cadre de cette opération. Une option qui trouve sa raison d’être dans l’urgence qu’exige une situation d’hiver.

Pour rappel, plusieurs opérations similaires ont été organisées par les associations de quartiers. Mais l’absence de civisme et le manque chronique de moyens font que la situation n’en finit pas de se dégrader.

Il reste à espérer que les habitants fassent preuve d’un peu de civisme, dans notamment le respect des horaires de dépôt de leurs ordures.