La région de la basse Kabylie continue à se singulariser par des difficultés récurrentes quant à la concrétisation des projets d’utilité publique.
Les pouvoirs publics éprouvent toujours du mal à lancer des projets. C’est à croire que la région est frappée par les mauvais oeil. A chaque fois qu’un projet est annoncé pour améliorer la situation, le doute lui succède quant à sa concrétisation. C’est le cas, pas seulement de la centrale de production électrique d’Amizour ou encore de la ligne de secours de la ville de Béjaïa mais aussi de l’exploitation de la mine de Tala Hamza. Trois projets qui illustrent parfaitement la situation de suspicion qui règne mettant en doute jusqu’à la crédibilité des responsables locaux. Cette situation démontre parfaitement le fossé qui existe entre les dirigeants et les administrés. Les représentants de la population ne sont pas en reste puisque, eux aussi, pèchent par un défaut de communication. Il est donc tout à fait normal que l’on doute sérieusement de la concrétisation du projet de la pénétrante autoroutière même si celui-ci est bien avancé en matière d’études cela dit en passant. Annoncée comme une solution au sempiternel délestage estival, la centrale de production électrique d’Amizour a failli être délocalisée. Il aura fallu de promptes réactions et une alerte rapportée par la presse locales pour que ce projet soit retenu à Béjaïa à la faveur dun accord entre le ministère de l’Energie et celui de l’Agriculture, propriétaire du terrain. A la faveur d’une conférence de presse que nous avions rapportée sur ces mêmes colonnes, le directeur de la SDE de Béjaïa avait jeté un véritable pavé dans la mare en faisant part du risque de voir cette centrale électrique délocalisée vers la wilaya de Jijel pour cause d’opposition, venue d’une Eurl de la direction des services agricoles qui estimait alors que le terrain d’implantation du projet est à vocation agricole. Les réactions se sont alors enchaînées dans la presse et sur la toile avant que le directeur de l’énergie et des mines de la wilaya ne réagisse quelques jours sur les ondes de la radio locale, démentant l’information en annonçant l’implantation officielle du projet sur le site ciblé, autrement dit à Amizour et expliquant que le choix de ce site est imposé par la proximité d’un poste d’évacuation vers le réseau national et la présence d’une conduite de gaz haute pression. Béjaïa récupère donc sa centrale de 160 mégawatts qui sera livrée au mois de mai, soit juste à la veille de la saison d’été, qui s’est toujours singularisée par des délestages intempestifs. Il reste à savoir les oppositions au projet de réhabilitation de la ligne 60 kv Darguina-Béjaïa bloquée depuis six ans par des citoyens dans les localités de Souk El Tenine, Tizi N’berber et Darguina connaîtront le même sort. Le deuxième projet, créateur de richesses et d’emploi est la mine du gisement de zinc-plomb de Tala Hamza dont l’exploitation est retardée pour une étude de faisabilité non validée. Alors que l’étude de faisabilité définitive (EFD) a été achevée en septembre 2010, déterminant les réserves probables de 38,1mt à 4,78% de zinc et 1,36% de plomb contenues dans des ressources mesurées, indiquées et présumées globales de 68,6 millions de tonnes avec une durée de vie estimée à 12 ans, extensible, avec de faibles coûts d’exploitation, celle-ci n’a pas satisfait les responsables algériens et à leur tête le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi. Le différend réside au niveau de la méthode d’extraction et les garanties environnementales. L’option pour une exploitation à ciel ouvert préconisé par le partenaire australien, qui détient 65% du projet, n’est pas du goût de la partie algérienne qui lui préfère la méthode des tunnels. Du coup, l’exploitation du gisement, prévue pour cette année, est bloquée. L’opérateur minier australien Terramin veut décrocher le contrat d’exploitation et les négociations se poursuivent pour trouver un accord avec son partenaire algérien sur l’étude de faisabilité définitive, et sur la manière la plus appropriée pour développer le projet.