Béjaïa : qu’en est – il du plan de sauvegarde de la ville ?

Béjaïa : qu’en est – il du plan de sauvegarde de la ville ?
bejaia-quen-est-il-du-plan-de-sauvegarde-de-la-ville.jpg

La ville de Béjaïa, constitue un site complexe, avec la coexistence de trois types de tissus urbains : traditionnel, ottoman et colonial.

En 2003, une mission a déjà eu à séjourner à Béjaïa, puis en 2007 une deuxième mission de la Délégation permanente de l’Algérie auprès de l’Unesco, qui avait pour mission de sensibiliser les acteurs nationaux et locaux, à l’établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (P.P.S.M.V.S.S.).

Il représente l’ensemble du centre historique urbain de la ville de Béjaïa, comprenant notamment, la Casbah, la Médina et le secteur colonial de la vielle ville. Selon le rapport de la délégation qui a eu à rencontrer des directeurs au niveau du ministère, et des acteurs locaux, la ville de Béjaïa se divise en zones : l’ancienne ville très accidentée s’étale en amphithéâtre face au golfe. Elle est composée du quartier juif (Karaman), de la Médina (Bab el Louze) de la Casbah et du quartier colonial, articulé autour de la rue du Vieillard.

La ville « moderne » se situe dans la plaine au sud-ouest de la vieille ville et tourne le dos à la mer, elle se caractérise par son étendue et par son aspect non urbanisé. Selon ce même rapport, la nécessité d’une stratégie de réhabilitation et de sauvegarde du périmètre du site historique de la ville de Béjaïa, s’inscrit parfaitement dans les objectifs de la loi n° 98-04 sur le patrimoine culturel, article 45, dont le décret n°03-324 du 05 octobre 2003 porte sur les modalités d’établissement du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés.

Nonobstant tous ces instruments et la bonne volonté des «enfants de Béjaïa», la ville perd peu à peu son âme avec la dégradation tant naturelle qu’humaine de son patrimoine matériel et immatériel. On s’interroge sur ce qu’il en est advenu du plan de sauvegarde de la ville de Béjaïa ?

Selon une source, le Premier ministre aura à inaugurer le «marché Philipe» lieu qui fut à une certaine époque non seulement un marché, mais une mémoire. Ne pourrait-il pas faire quelques pas afin de prendre le pouls de la ville de Béjaïa, un cœur qui semble se fragiliser et dont le corps semble sous anesthésie. La ville voit ses édifices historiques se délabrer, les us coutumes s’estomper. Même le langage si spécifique aux autochtones de la ville de Sidi Touati est menacé.

Rafik Talantikite