BÉJAÏA ,Priorité au tourisme balnéaire

BÉJAÏA ,Priorité au tourisme balnéaire

Béjaïa ainsi que les autres wilayas voisines regorgent de sites, de reliefs qui se prêtent allègrement à la villégiature.

Les responsables nationaux et locaux ainsi que les opérateurs économiques qui activent dans le tourisme balnéaire se sont retrouvés, jeudi dernier, à l’hôtel des Hammadites, le temps d’une journée pour préparer la prochaine saison estivale. Venus des sept wilayas côtières de l’est du pays (Jijel, Annaba, El Tarf, Skikda, Jijel et Béjaïa), les participants à ce conclave ont abordé la question essentiellement sous son aspect balnéaire. Les accès vers les plages, l’hygiène des plages, la sécurité… sont les rituelles questions qui sont et ont été débattues, voire depuis la nuit des temps, à la veille de chaque saison estivale. Le représentant du ministère du Tourisme et de l’Artisanat s’est engagé devant les opérateurs, les patrons d’agences de voyage, les présidents des municipalités concernées, et les directeurs des exécutifs des wilayas concernés, à apporter des solutions à toutes les interrogations. Les insuffisances et les propositions recueillies après la rencontre de la région Ouest à Oran et celle de l’Est à Béjaïa s’ajouteront à celles qui seront faites le jeudi prochain à Alger pour constituer une base de données qui seront au centre des débats lors d’une rencontre nationale avec des conclusions à même de répondre à l’urgence de la situation. Le jeudi dernier, une mesure salutaire a été prise sur le champ. Le camp de toile de Souk El Tenine reviendra à la municipalité, qui en assurera la gestion après une dizaine d’années d’abandon. Placée sous le slogan «le tourisme est l’affaire de tous», cette rencontre présidée par M.Bachir Kecheroud a été une halte nécessaire pour une saison estivale empiétée d’un mois. Cette période de Ramadhan aurait été saisie sous d’autres cieux pour développer d’autres aspects touristiques, comme les visites guidées sur des sites où même en état de jeûne, l’estivant en profitera pour un repos de qualité. Si pour cette année on s’y est pris à temps, ce n’est pas le cas pour les années précédentes, durant lesquelles on ne prend son bâton de pèlerin qu’à quelques jours seulement du début de la saison. Cette préparation «avancée» est-elle de bon augure?

La réponse aurait pu être affirmative si le tourisme en Algérie avait été abordé sous tous ses aspects. La wilaya de Béjaïa ainsi que les autres wilayas voisines regorgent de sites, de reliefs qui se prêtent allègrement à la villégiature. La montagne, les sites historiques et bien évidemment le littoral peuvent faire la joie des estivants mais également celle des habitants qui auront là l’opportunité de créer de la richesse et de l’emploi. Pour cela, il faut toute une politique réfléchie.

C’est justement là que ça coince. Car comment expliquer qu’une telle rencontre ne puisse pas aborder tous les sujets? Pourquoi ne s’est-on étalé que sur l’aspect balnéaire de la chose? La saison estivale serait-elle seulement une question de plages. L’accès vers les plages, leur éclairage et leur sécurité est certes important mais il n’en demeure pas moins que d’autres aspects sont aussi importants. L’hébergement, la restauration, le rôle des agences de voyages et de tourisme sont d’une importance capitale pour le développement du secteur.

A Béjaïa et dans d’autres wilayas, le déficit en la matière est criant. Outre les projets en souffrance depuis des années, la capitale des Hammadites n’a connu aucun investissement sérieux dans le domaine. Même les initiatives privées sont bloquées par les lourdeurs bureaucratiques et les banques qui ne jouent vraiment pas le jeu.

Le cas de l’investisseur sur la côte Ouest, à Tighremt, qui a attendu une année pour recevoir une réponse négative quant au soutien financier de sa banque est édifiant.

Le tourisme, qui reste la deuxième source des rentrées financières de l’Algérie, mérite plus de considération. La richesse et la diversité du potentiel touristique que recèle l’Algérie font d’elle une destination potentiellement privilégiée. Mais ne faut-il pas pour autant conjuguer les efforts pour promouvoir ce secteur qui peut drainer un grand nombre de touristes, notamment étrangers. La promotion du produit touristique passe par l’amélioration de la formation pour garantir des prestations de qualité et développer le tourisme local générateur de richesses et de développement durable. La destination Algérie a atteint à fin 2012 les 3 millions de touristes.