Près de 800 hectares, entre la broussaille, les essences forestières et les arbres fruitiers, ont été dévastés par la trentaine d’incendies enregistrés, durant le week-end dernier, à travers plusieurs communes de la wilaya de Béjaïa. Barbacha, Toudja, Boukhelifa, Tichy, Tizi N’Berber, Aokas, Souk El Tenine, Melbou et Darguina ont été les principales localités où le feu a fait des ravages.
Si ce n’était la volonté des citoyens, qui ont combattu le feu avec des moyens dérisoires, des habitations auraient été brûlées et des pertes humaines occasionnées. À Boukhelifa comme à Aokas, le feu s’est rapproché des maisons au point que les habitants étaient apeurés, craignant le pire. Des citernes d’eau remorquées par des tracteurs ou des camions privés ont afflué de toutes les régions pour aider les habitants, menacés par le feu, à le circonscrire. «Pour une fois, les pompiers n’ont pas été à la hauteur. Ils étaient pratiquement absents», dira un habitant de la région de Boukhelifa. C’est le même avis que partage un habitant de la région d’Aokas, lequel tempêtera contre les pompiers et les élus locaux qui ont brillé par leur absence. Avec cette trentaine d’incendies qui ont détruit près de 800 hectares de forêt, le bilan des pertes est estimé, pour l’année 2014, à plus de 4000 hectares de végétation partis en fumée à cause de près de 400 incendies enregistrés depuis le début de l’année. Des destructions essentiellement de broussaille sur une superficie qui dépasse les 2 600 hectares, mais aussi d’essences forestières dont le chêne liège, le chêne zen et le pin d’Alep, dont les dégâts ont été estimés à plus d’un millier d’hectares. Le feu a, également, dévasté plusieurs hectares de maquis et d’arbres fruitiers, notamment des figuiers et des oliviers. Les incendies ne cessent de faire des ravages dans les massifs forestiers de la wilaya de Béjaïa, malgré les moyens mobilisés, au début de l’été, par la Protection civile et la conservation des forêts. En effet, pour lutter contre les incendies de forêt, la Protection civile avait fait état de la mobilisation de véhicules d’incendie de type 4×4, de camions-citernes d’une capacité de 4000 à 12 000 litres en sus de moyens humains, dont des pompiers qui ont bénéficié de formations théoriques dispensées par des spécialistes en matière de lutte contre les incendies de forêt. La conservation des forêts avait annoncé, de son côté, la mise en place d’un dispositif qui fonctionne avec une dizaine de brigades mobiles.
A.Gana
