Béjaia: On a fermé… la route

Béjaia: On a fermé… la route

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Exception faite de la fermeture de la Route nationale 26 à hauteur du village agricole, l’activité économique et sociale a repris dans de bonnes conditions à Béjaïa.

Après un mois de jeûne serein et quelques peu «amoché» par la flambée de prix sur fond d’un climat clément, les habitants de la basse Kabylie ont renoué hier avec la vie active, perturbée toutefois par une manifestation qui n’est guère étrangère aux habitants de Béjaïa et ses visiteurs. En effet, alors que les grands centres urbains, dont le chef lieu, retrouvaient leur animations traditionnelles avec les commerces et les administrations ouvertes normalement pour accueillir les citoyens, sur les routes nationales la chanson est toute autre. On a vite expliqué alors, cette fluidité dans la ville de Bejaia, habituellement encombrée. Les RN 26 et 75 ont été fermées. En d’autres termes, tous les citoyens de la région de la vallée de la Soummam et ceux venant des régions de Bouira et Alger n’ont pas rallié Bejaia à moins de faire un détour par la commune de Tifra où on a signalé un encombrement monstre. Décidément ca commence mal à Béjaïa. Selon les recoupements d’informations en notre possession, c’était les habitants du village Bousemeur de la Daira de Timezrith qui ont exprimé leur colère dans la rue en procédant tôt le matin à la fermeture de la RN 26 au niveau du village agricole Ilmathen. La même action musclée s’est traduite sur la RN 75 à proximité de la station de services. Le blocage du trafic ferroviaire y était aussi de mise. Les citoyens frondeurs revendiquaient le respect des engagements pris par les autorités. Vivant dans un village classé «sinistré» dans le sillage des inondations hivernales, les mesures de réparation prises par les autorités n’ont pas trouvé de concrétisation sur la terrain d’où cette colère qui s’est déversée sur les routes nationales avec des conséquences sur les usagers se rendant de et vers les chefs lieux. «Plusieurs familles ont passé le mois de ramadhan chez leurs proches» indique un manifestant pour expliquer cette colère qui couvait déjà depuis des jours. La liaison routière du village vers le chef lieu de la commune figure parmi les autres revendications exprimées hier de manière musclée. Devenues un moyen par excellence de revendication, les actions de rue qui se traduisent le plus souvent par les fermetures de routes pénalisant des citoyens qui n’ont aucun tord dans les conflits, ces manifestation reprennent de plus belle à la veille d’une saison estivale que tout un chacun voudrait voir plus calme et surtout plus profitable pour certains opérateurs et citoyens qui n’ont d’occasion que cette période pour gagner leur vie. Une reprise incertaine donc à Béjaïa et l’inquiétude gagne de larges pans de la société rongée par des insuffisances qui semblent ne plus préoccuper les autorités locales et wilayales brillant par une absence que rien ne peut expliquer sauf l’incapacité de faire face à une demande citoyenne importante quant à l’amélioration d’un cadre de vie fortement détérioré. On n’est pas aux manifestations politiques, qui d’ailleurs, n’encombrent pas trop le vécu des gens. Toutes les colères se résument à des considérations sociales. Pour peu qu’on y accorde de l’importance, Béjaïa peut renouer avec le calme et voir enfin son économie décoller. C’est cette prise de conscience qui manque le plus, reconnaît-on à l’unanimité.