Le siège de la mairie de Toudja, 25 kilomètres au nord-ouest de Béjaïa, a été fermé avant-hier, pour la deuxième journée consécutive, par une cinquantaine de jeunes camionneurs exerçant l’activité de vendeur d’eau potable.
Ils protestent, à travers cette action, contre la décision prise par les autorités locales, notamment le maire de Toudja, qui vient de mettre en exécution son arrêté, promulgué en juin dernier, sommant ces « commerçants ambulants » de cesser leur activité, jugée « illégale ».
Les protestataires, dont la majorité sont de jeunes bénéficiaires de crédits bancaires dans le cadre du dispositif Ansej, accusent ouvertement les responsables de l’APC de vouloir mettre fin à leur activité commerciale, qui constitue leur seul gagne-pain. « Nous sommes une cinquantaine de commerçants exerçant cette activité depuis plusieurs mois. Nous sommes vraiment surpris par cette décision des autorités locales visant à nous priver de notre travail. En plus de nos dettes auprès des banques, nous avons pour la plupart des familles à nourrir. Pourquoi un tel acharnement ? », fulmine un jeune vendeur d’eau que nous avons eu au téléphone.
Pour sa part, le maire de Toudja, Mohand Ameziane Meddour, accuse ces vendeurs d’eau de siphonner par leur « activité illégale » les réserves d’eau stockées dans les châteaux d’eau, lesquelles sont destinées à la consommation des citoyens de sa commune. D’autant que, soutient-il, le débit des sources naturelles de la région diminue de manière considérable, notamment en cette période de grandes chaleurs, où les habitants souffrent d’un manque criant en eau potable. Lors de son intervention sur les ondes de la station régionale, Radio Soummam, l’édile de Toudja a tenu à préciser que « l’ensemble des représentants des différents villages de la commune ont approuvé, avant-hier à l’issue d’une réunion que nous avons tenue au siège de l’APC, la mise en application de l’arrêté interdisant l’exploitation illégale des eaux de source de Toudja.
Une décision que j’ai prise suite à des réclamations des citoyens et des notables des villages ». Concernant la fermeture du siège de sa commune par ces vendeurs d’eau, M. Meddour ne mâchera pas ses mots pour fustiger ces derniers : « Je ne céderai jamais au chantage de gens qui travaillent dans l’illégalité. »
Un véritable bras de fer entre les deux parties antagonistes se dessine déjà, et risque de perdurer, au grand dam de la population locale.