L’infrastructure ferroviaire dispose d’une voie longue de 89 km, reliant la ville côtière de Bejaia à quelque 9 gares au niveau des principaux centres urbains de la vallée de la Soummam. Hélas ! Les gares de chemin de fer telles que Tazmalt, Akbou et ainsi que les haltes d’Ighzer Amokrane, Takeriet et Ilmathen et Oued Ghir qui sont aussi des stations de croisement, sont fermées alors que celle d’El Kseur est opérationnelle uniquement pour un cycle d’une fois par huit (1 /8heures) fonctionnant de 6h15 à 13h30.
La plupart de ces gares ont été construites pendant la période coloniale par l’administration française. Quant a la voie des chemins de fer celle-ci fut tracée et entamée à la fin du XIXe siècle, précisément vers 1870. Plus tard cette ligne a est dotée des annexes qui sont les gares, haltes, dépôts, postes d’entretien hangars de manutention et d’approvisionnement.
Aujourd’hui quelques unes parmi ces haltes se trouvent dans un état lamentable et dans un délabrement avancé.
D’ailleurs, selon des citoyens riverains que nous avons rencontrés lors de notre virée sur les lieux, ils tinrent à nous indiquer que des haltes se sont mues en gites et lieux prisés par les flâneurs de nuit afin de s’y adonner à leurs libations,

transformant ces sites en points de chute et de dépôts où sont entassés différents emballages et autre cannetes de toutes sortes de boissons alcoolisées.
Des lieux environnants sont laissés à l’abandon. Des effluves et autres puanteurs nauséabondes se dégagent des locaux jadis utilisés comme des entrepôts ou abris pour usagers. Les rails de chemin de fer sont ensevelis par la végétation.
Selon les informations que nous avons recueillies auprès d’un responsable au fait de la situation, celui-ci nous a indiqué que la fermeture des ces gares est une conséquence du manque du personnel dont l’effectif reste insuffisant pour assurer des permanences au sein de ces stations ferroviaires. Ces gares fermées depuis belle lurette.
En sus de leur lieu d’implantation, celle-ci sont situées en dehors des agglomérations à l’exemple d’Akbou, Ighzer Amokrane. Ces stations sont obsolètes tant au niveau de l’accueil comme les salles d’accueil (halte d’Allaghen, Takeriets) et autres commodités telles que les toilettes et l’eau potable.
D’autres gares ne sont guère dotées de quais adéquats et ce pour faciliter l’accès dans les voitures de trains aux passagers handicapés, personnes âgées et femmes enceintes, ce qui fait dire aux voyageurs rencontrés sur place en nous donnant l’astuce des banquettes pour y remonter des personnes invalides ou personnes aux besoins spécifiques dans les voitures de train. A travers des discussions que nous avons engagées avec des voyageurs habitués de ce genres de transport, ces derniers nous ont signalé des chutes de passagers lors des descentes des voitures de train, puisque les quais ne sont pas au même niveau que les marche- pieds des voitures.
En plus d’un manque flagrant d’éclairage ce qui induit que les conditions de sécurité sont absentes.
En plus de ces insuffisances qui ont fait que les gares sont peu fonctionnelles, il y a lieu d’indiquer aussi que les événements de la Kabylie ont été pour quelque chose -à l’exemple de la gare d’Akbou Ighzer – Amokrane- dans dégradations constatées. La gare ferroviaire de Tazmalt a subi elle aussi un saccage lors des événements qui ont secoué la région en janvier 2011. Celle-ci avait été, quelques mois auparavant, retapée, flambante neuve et dotée de quais adéquats et ce suite à la visite d’inspection et de travail sur les lieux qu’avait effectuée le ministre des Transports, Amar Tou lors de la précédente visite à la wilaya de Béjaïa en 2010.
Depuis 2001 le secteur des chemin de fer de la wilaya de Béjaïa connaît un déficit important en personnel qualifié et ce après le départ à la retraite d’un certain nombre d’agents comme ceux de la filière d’exécution à l’exemple des manœuvriers, des opérateurs de sécurité ainsi que le personnel appartenant à la filière des cadres de maîtrise comme le chef de gare et le sous-chef de gare, en plus de ceux du commercial qui s’occupaient de la billetterie et de la comptabilité.
Le train demeure un moyen de transport populaire, et ce eu égard à sa disponibilité, à son importance dans la vie urbaine grâce, bien sûr à sa capacité à transporter un nombre conséquent de voyageurs et ce à des tarifs abordables. Ne dit-on pas que le train est un appendice essentiel dans la vie urbaine La nouvelle tarification fixe le prix du billet à 90 DA pour la desserte Béjaïa –Béni- Mansour, alors que pour ce même trajet en par bus le prix de billet est de 120DA.
Cette différence de prix du billet a poussé de nombreux voyageurs à emprunter ce moyen de transport très rapide, qui, en plus, ne présente pas de désagréments courants comme ces arrêts répétitifs et intempestifs, les embouteillages et autres bouchons.
Le même responsable nous a indiqué que la société nationale des chemins de fer a introduit deux autres lignes assurant le trajet Béjaïa Béni- Mansour et un train autorail reliant Béjaïa à Alger. Ces deux trains transportent quelque 300 à 400 voyageurs les jours ouvrables, du dimanche à mercredi, quant à aux journées de pointe répertoriés comme les jeudis et samedis, ces trains affichent un quelques 600 passagers dont 147 places sont octroyées aux usagers de l’autorail. Dans la globalité, six dessertes sillonnent la ligne Béjaïa – Béni Mansour. Cette dernière gare est utilisée comme point d’arrivée pour les trains immatriculés 162,163 et 154, en plus d’autres qui y transitent vu sa vocation de station de bifurcation à l’exemple de celui identifié n°14 assurant Béjaïa- Alger.
Un autre train n° 13, assure le retour Alger-Béjaïa. Le nombre de voyageurs qui prennent chaque semaine le train est évalué à 2735. Une étude de projet de réhabilitation et de modernisation ainsi que le tracé de dédoublement de la voie sont établis par un bureau technique, leur réalisation est inscrite et sera prise en charge dans le programme ministériel. Selon nos sources, ce projet portera sur la modernisation et les travaux de réfection de la ligne ferroviaire Béjaïa – Béni-Mansour d’une distance de 89 km, ainsi que la modernisation des installations existantes.
Ce projet est porteur et structurant Sa concrétisation entraînera une dynamique socio-économique à travers la double fonction qu’il assure : le transport des voyageurs et celui des marchandises. Nonobstant, la réhabilitation de cette ligne redynamisera aussi bien l’activité économique que la fluidité dans de la circulation rapide des personnes tout en constituant une voie de communication très large et exploitée. L’électrification et le dédoublement de cette ligne demeure le souhait qui tient à cœur à tous les habitants de la wilaya.
Arab Hakim