Pour venir au secours de cette frange de population démunie de tout, une opération de prise en charge est lancée avec l’arrivée du froid dans le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa.
L’hiver s’installe dans le pays. Les habitants de Béjaïa, à l’instar de ceux des autres régions du pays se préparent pour faire face à la rude épreuve hivernale. Si dans la majorité des foyers le souci principal s’articule autour des moyens de chauffage, pour certaines personnes on en est à la recherche du coin le plus protecteur possible du froid et du danger. Ceux-là sont les personnes sans domicile fixe, appelées communément les SDF. Comme toute grande métropole, Béjaïa en compte des dizaines. Les SDF sont reconnaissables à la tombée de la nuit.
Emmitouflés dans des couvertures de fortune, tenant sous les bras des cartons, les SDF se disputent le moindre mètre carré, offrant un minimum de confort, sur les artères de la ville pourvues d’arcades. La première préoccupation est de se protéger de la pluie. Une fois l’endroit idéal trouvé, le SDF seul ou avec sa famille sort toute une artillerie faite de vieilles couvertures, de cartons etc…. pour se protéger du froid. Les trottoirs noirs de monde la journée, offre un nouveau spectacle dès la tombée de la nuit. Alors que les collecteurs d’ordures ménagères ne sont pas encore passés, les SDF en profitent pour s’emparer des cartons qui se sont entassés à chaque coin de rue. A défaut d’atterrir dans la décharge de Boulimat, ces cartons serviront d’abris pour les nombreux SDF, qui viennent d’ailleurs, des autres villes de l’intérieur du pays, où ils ont fui des problèmes familiaux, la misère ou un passé encombrant, croyant trouver refuge à Béjaïa. Comble de la malchance, les recoins sombres du centre-ville où ces derniers pourraient espérer somnoler par ces temps de froid, sont trop dangereux pour eux.
Les SDF en quête d’un endroit pour dormir, préfèrent souvent dormir sous la lumière, près des institutions publiques, comme c’est le cas près de la cour de Béjaïa, sous les arcades du stade scolaire qui fait face. «C’est trop dangereux pour eux les recoins sombres», m’expliquait un passant une fois, qui a l’habitude d’assister aux préparatifs. «Ils ont peur d’être agressés, ou kidnappés dans leur sommeil. Du coup, ils préfèrent dormir ici, près du tribunal qui offre à la fois un abri contre les intempéries et une assurance quant aux éventuelles agressions.» Pour venir au secours de cette frange de population démunie de tout, une opération de prise en charge est lancée, avec l’arrivée du froid, dans le chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Chapeautées par les services de la DAS, les équipes d’intervention comptent, dans leur composante, des éléments de la sûreté de wilaya, de la Protection civile, et des bénévoles du Croissant- Rouge.
Les rues de la ville de Béjaïa seront ainsi sillonnées à partir de cette semaine. Comme chaque année, ces personnes vulnérables trouveront refuge dans les institutions étatiques, comme le foyer pour personnes âgées et handicapées, celui pour enfants assistés et ce, après qu’une assistance leur eut été prêtée par l’équipe de médecins et de psychologues mobilisée pour la circonstance. Annuellement, cette commission est réactivée entre le mois de novembre et le mois de mars, soit en période de grand froid afin de prendre en charge des personnes sans domicile fixe ou les personnes n’ayant pas trouvé d’hébergement pour une raison ou pour une autre. La prise en charge concerne les plans d’hébergement, restauration, soins, sécurité, entre autres.