Béjaïa: « Les rôles de l’APN et du député doivent être repensés »

Béjaïa: « Les rôles de l’APN et du député doivent être repensés »

Ils sont très peu à marquer leur enthousiasme d’autrefois, lorsque le politique était source d’espoir pour un changement positif.

L’Algérie s’apprête à vivre un événement politique d’une importance capitale pour son avenir. Le rendez-vous électoral du 4 mai prochain suscite des interrogations autant sur l’Assemblée populaire nationale que sur le rôle du député. Les législatives du 4 mai sont différemment perçues par les postulants et la population.

Si les candidats s’accordent à dire que le Parlement est une institution à respecter autant que le rôle du député, les citoyens nuancent en s’appuyant sur les expériences précédentes, jugées négatives avec toutes leurs répercussions sur le quotidien. A quelques jours du lancement de la campagne électorale officielle, les candidats sur 18 listes en lice affûtent leurs armes pour convaincre un électorat peu réceptif pour l’heure.

La liste indépendante des citoyens libres participe pour marquer «une rupture avec la conception traditionnelle», indique Rabah Meksem, maire de Tifra et porté sur cette liste. Hamid Ferhat, ex-P/APW soutient qu’ «en plus du pouvoir législatif exercé par le Parlement et le contrôle de l’action du gouvernement. Notre démarche s’inscrit dans une autre approche de la fonction parlementaire (députés de proximité) où nous prônons véritablement la rencontre de la fonction parlementaire avec la collectivité locale d’une part, et pour un nouvel ordre conceptuel au service du projet de développement de notre wilaya, d’autre part».

De son côté, Braham Benadji, tête de liste «initiative citoyenne» et maire de la commune de Tinebdar, souligne que «l’APN a pour mission de légiférer sur toutes les questions nationales, contrôler l’Exécutif et être à l’écoute pour accompagner les préoccupations des citoyens afin de les faire aboutir», ajoutant que «sur le plan plus politique, le Parlement est un pouvoir législatif qui doit être indépendant des pouvoirs exécutif et judiciaire. Il est la conception de la République, que nous souhaitons mettre en oeuvre si nous sommes élus».

Pour les citoyens, c’est «une ritournelle», qui «n’apportera rien de plus». Ils sont très peu à marquer leur enthousiasme d’autrefois fois lorsque le politique était source d’espoir pour un changement positif. «Quand je regarde la composante des différentes listes, je ne vois vraiment pas ce qui peut changer dans l’institution. A Béjaïa on prend les mêmes et en recommence», souligne ce commerçant de la rue de la Liberté, ajoutant que «les partis démocratiques qui, pourtant militent pour une alternative, ont été les premiers à reconduire des personnes qui ont fait preuve de défaillance dans leur mandat qui s’achève».

Hakim, qui vote pour la deuxième fois pour le renouvellement du Parlement, estime qu’il faut «donner la chance au changement, unique voie de salut pour redonner un tant soit peu une place à l’espoir dans une conjoncture économique très difficile».

Ce jeune fait partie des gens qui croient aux bouleversements des moeurs parlementaires tant la crise est aiguë nécessitant une autre manière de percevoir les choses. «Le député se doit de se débarrasser de cette étiquette qui lui colle à la peau avec tout ce qu’elle charrie comme incompréhension avec les électeurs», commente Razika qui plaide pour l’urgence de réviser certaines lois liées au Parlement et au député pour en faire une chambre de délibérations et de contrôle de l’Exécutif et en finir avec ce rôle de caisse de résonance».Plus radical, Hassen ne croit en rien.

«Le Parlement et ses députés sont à l’origine de la paupérisation des couches sociales pour n’avoir pas pu les défendre devant un Exécutif», juge-t-il, estimant que «cela ne sert à rien de se fatiguer pour ouvrir la voie à des candidats qui n’ont de souci que leur intérêt, jugez-en à travers tout ce qui se trame pour occuper la place qu’il faut, c’est à croire que le Parlement mène à tout et protège de tout.»