Les conséquences de la grève des enseignants sont dramatiques sur le terrain. Jeudi, les émeutes ont entraîné l’annulation de la visite du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Tahmi, dans la région.
La contestation des lycéens, aidés il faut le dire des collégiens, a repris, jeudi dernier. Après une journée d’émeute, qui s’est soldée la veille par la blessure de nombreux manifestants et policiers antiémeutes, mais aussi par l’arrestation de plusieurs jeunes, voire de très jeunes manifestants, et beaucoup avaient cru à un retour au calme.
C’était compter sans la détermination des lycéens qui sont revenus vers 13h à la charge. Il faut dire aussi qu’aux jets de pierres et autres projectiles des jeunes manifestants, la riposte policière a été jugée disproportionnée, notamment par les habitants du quartier Nacéria, qui ont dénoncé le lancement de grenades lacrymogènes dans les balcons des maisons et la poursuite de manifestants y compris à l’intérieur des magasins. Un boucher du coin a rapporté qu’on avait failli embarquer son fils malgré le témoignage des deux employés présents.
N’eut été le cri des femmes depuis le balcon, le jeune patron aurait été embarqué. Toutefois, en dépit du maillage effectué à travers certains lycées et collèges par des policiers des différents arrondissements, les affrontements avaient repris, en fin de matinée, bien qu’ils ne fûssent pas aussi violents que la veille, a-t-on constaté. Les collégiens et les lycéens avaient affronté pendant plusieurs heures les forces antiémeutes dans les rues et les quartiers situés à la périphérie de la Direction de l’éducation. Ce qui a entraîné la fermeture des administrations publiques, des établissements financiers (Cnep et Badr) et des commerces. La rue de la Liberté a été bien sûr fermée à la circulation, engeandrant des bouchons interminables avec en sus les automobilistes qui ne respectaient pas le code de la route.
L’important étant de quitter les lieux le plus rapidement possible, quitte à faire des manœuvres dangereuses. Ces escarmouches ont entraîné, en outre, l’annulation du déplacement du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Tahmi, qui devait effectuer une visite de travail et d’inspection dans la wilaya. Les autorités de wilaya avaient estimé que les conditions n’étaient pas réunies pour maintenir cet agenda. Le calme était jugé sans doute précaire.
Ils n’avaient pas tellement tort puisque les émeutes ont repris bien qu’elles aient baissé en intensité. Les lycéens et les collégiens, notamment les candidats aux examens du bac et du BEM, ont voulu exprimer leur refus de sacrifier leurs week-ends et leurs vacances scolaires pour récupérer les cours non dispensés durant la grève des enseignants, qui a duré près d’un mois. Ils exigent le maintien des examens aux dates prévues dont les épreuves ne doivent porter que sur des cours dispensés, a-t-on rappelé.
M. O