Béjaïa: Les islamistes s’invitent à la course

Béjaïa: Les islamistes s’invitent à la course

Le ton a été donné par Abderezzak Makri lors d’un déplacement effectué vendredi dans la capitale des Hammadites.

La mouvance islamiste, qui reste peu représentée dans la wilaya de Béjaïa, tente une percée à l’occasion du prochain scrutin des législatives prévu le 4 mai prochain. Le ton a été donné par Abderezzak Makri lors d’un déplacement effectué vendredi dernier dans la capitale des Hammadites.



«Nous sommes ici dans le cadre d’une démarche de sensibilisation et d’évaluation des capacités de nos militants et leur disponibilité pour affronter le scrutin des législatives», a-t-il déclaré à la presse à la fin de la réunion tenue au siège du parti dans la séculaire Nacéria, à Béjaïa. Makri, qui n’a pas franchement affiché ses intentions en la matière, a souligné «toute l’importance du prochain scrutin, qui aura pour charge de sortir le pays de la crise économique comme ce fut le cas de la législature de 1997 avec au bout une cohésion qui a permis au pays de retrouver sa stabilité». Le déplacement du président de MSP à Béjaïa relance les débats sur la présence ou pas de la mouvance islamiste lors du prochain rendez-vous électoral.

Comme lors de la précédente législature, les islamistes tentent de se lancer dans la course en mettant en lice une liste de candidats dans un scrutin qui n’autorise, pour l’heure, aucun pronostic tant l’échiquier politique local s’est métamorphosé, comme l’illustre cette multitude de listes en lice, jamais connue dans la région. Si l’ensemble des partis politiques s’y est engagé en solo et sur fond de crise, les islamistes, eux, partent groupés dans une alliance dite «verte». Cette union, si elle réussit à confectionner une liste, celà constitue déjà un pas en avant.

Ainsi, la région de Béjaïa aura alors dérogé à la règle qui, jusque-là présentait une mouvance islamiste insignifiante. En effet, les islamistes n’ont jamais eu suffisamment de poids à Béjaïa depuis l’ouverture démocratique de 1988. Certes, les différents partis politiques de cette obédience possèdent des structures localement, mais qui restent très discrètes et pour tous les scrutins locaux ou nationaux initiés jusque-là, ils ne se sont illustrés que par de piètres résultats. Même au plus fort de leur influence, ils n’ont pu prendre les commandes que d’une seule commune. C’était en juin 1991 alors que le FIS dissous avait provoqué un raz-de-marée au niveau national lors des élections locales boycottées par le FFS, à Béjaïa ils n’obtenaient de majorité que dans une seule commune, Draâ El Gaïd.

Aux législatives de la même année, la mouvance islamiste fut laminée par le plus vieux parti d’opposition, le FFS, qui avait raflé la mise en s’emparant de la totalité des 11 sièges de la wilaya. Exception faite de la période du Printemps noir, marquée par le rejet du scrutin par le mouvement citoyen et au cours duquel l’ex-Hamas avait remporté un siège, la mouvance islamiste n’a jamais pu intégrer les institutions élues.