Béjaïa: Les anciens du FFS s’organisent

Béjaïa: Les anciens du FFS s’organisent

Le Front des forces socialistes qui vient de commémorer le premier anniversaire du décès de Hocine Ait Ahmed a eu déjà à connaître des secousses.

A l’approche des scrutins des législatives et des locales prévues en 2017, la scène politique se réanime à Béjaïa. Une réanimation qui n’est pas sans réveiller les vieux démons de la division avec au bout des renversements qui pourraient enregistrer des surprises de taille. A la crise qui secoue le RND, s’ajouteront sans doute d’autres au sein des autres formations politiques. Sachant l’appétit vorace des politiques, des tiraillements sont à prévoir au niveau de toutes les formations politiques, ce qui donne l’impression d’un calme qui précède la tempête.

Le Front des forces socialistes, qui vient de commémorer le premier anniversaire du décès de Hocine Ait Ahmed, a eu déjà à connaître des secousses. L’éviction de Rachid Halet suivie par la démission du député de Bouira ont aggravé la situation au sein de ce parti. D’autres ex-cadres se mettent de la partie même si pour certains le retour au bercail est écarté et cavalent seuls en empruntant des voies et des initiatives notamment à Béjaïa.

Un élu APW Hafid El Hassane, un cadre du FFS démissionnaire, connu localement, a initié récemment une réunion qui a regroupé plusieurs militants dont T.Touahria, ex-élu a l’APW, Akli Sellam élu à l’APC d’Amalou, Malek Sebahi porte-parole du Forum socialiste, Md Arezki Bourdjil cadre politique et initiateur des rencontres à travers les communes autour du développement local. Cette rencontre s’est focalisée sur la portée des multiples rencontres organisées à travers les nombreuses localités de la wilaya.

«La rencontre était une occasion de débattre et d’évaluer les rencontres autour des potentialités des communes qui ont été organisées dans différentes communes. Tout le monde s’accorde à dire que c’était une réussite et qu’il y a lieu de continuer afin d’établir un projet pour chacune d’elles. Si tu as une pomme et que j’en ai une autre, et qu’on échange nos pommes, nous aurons chacun une pomme. Mais, si tu as une idée et que j’ai une autre, et qu’on échange, chacun de nous aura deux idées.

C’est à partir de ce principe que l’idée a germé au sein du groupe pour entamer ces rencontres tout en étant convaincu que chaque territoire est une ressource», énonce d’emblée Med A.Bourdjil. Si l’attention à l’apprentissage est importante, c’est que le «métier politique» comporte un certain nombre de traits qui le distinguent de la quasi-totalité des autres univers professionnels.

En effet, et bien qu’il existe des écoles qui, comme l’ENA, peuvent constituer des filières privilégiées d’accès aux mandats, l’apprentissage s’y fait sur le tas. C’est pourquoi, quels que soient les savoir-faire (sociaux ou politiques) antérieurs, une première (ou une nouvelle) responsabilité politique suppose toujours des tâtonnements, des ajustements et des erreurs. Ces difficultés tiennent aussi à ce qu’un certain nombre d’attentes pèsent sur un rôle politique. Un élu ne doit pas se contenter de faire des constats.

La force de proposition et d’anticipation se doit d’être primée avant toute autre considération.

«L’objectif recherché de cette réunion est d’échanger nos avis, d’analyser la situation politique de notre wilaya pour ensuite arrêter une feuille de route pour s’imposer sur la scène politique locale d’autant plus que nous disposons d’une compétence militante qui nous permet de participer d’une manière agissante à la vie politique du pays. Nous sommes à la veille des échéances électorales, il y a lieu de s’organiser pour prendre position.

Certes, nous sommes des indépendants sur le plan organisationnel, mais nous ne le sommes pas sur le plan idéologique, et c’est une occasion de montrer que même sans parti nous pouvons toujours faire de la politique et servir la société», déclare El Hafid Hassane. Si nul au sein desdits élus et militants politiques n’est vraiment profane en politique, chacun endosse ce rôle de politicien avant-gardiste. Aux termes de cette rencontre, ô combien importante aux yeux de ses initiateurs, une commission a été élue afin d’élaborer un plan d’action à travers le territoire de la wilaya. Une permanence devra être assurée les mardis et samedis au niveau de leur siège établi à la route piétonnière de Béjaïa.

Par ailleurs, un mouvement pour la sauvegarde du FFS sera lancé aujourd’hui. Une rencontre sera initiée dans ce sens aujourd’hui par Nacer Maouche membre fondateur du FFS en 1989 et ex-fédéral de Béjaïa. Selon les organisateurs, plusieurs anciens cadres connus sur la scène politique prendront part à ses travaux. L’objectif est d’établir un état des lieux du parti FFS pour ensuite tracer une feuille de route en abordant l’aspect pratique et pragmatique de la démarche.

«Nous ne pouvons plus rester indifférents face à la situation du parti que nous jugeons critique. Comment peut-on l’être quand on assiste a la déperdition de nos fiefs à l’image de la commune de Tibane, Souk El Tenine, Ouzellaguen, Tifra et Chemini et je m’arrête là car la liste est longue», a indiqué Nacer Maouche. Notre initiative se veut un cadre qui rassemblerait tous les militants déçus et démissionnaires pour leur rendre espoir et faire tache d’huile et boule de neige pour sauver le FFS authentique, ce monument de l’honneur de l’Algérie et des espoirs de notre peuple, a précisé un autre organisateur.

«Notre espoir serait que l’ensemble de la famille FFS à l’intérieur, mais plus à l’extérieur où la vraie substance du parti se retrouve tant par son aspect numérique que par ses valeurs de convictions et de compétences», lit-on dans une déclaration rendue publique avant-hier. «Nous réussirons à extirper notre Parti le FFS des rapaces qui s’en délectent et remplissent leurs coffres forts. Ils sont coupables d’une imposture et d’un déni de droit envers le peuple, les militants et sympathisants du FFS», conclut-on.