La canicule qui sévit ces derniers jours à Béjaïa n’a pas été sans conséquences sur les habitants des régions montagneuses. Outre la chaleur suffocante, les habitants des différents villages souffrent cruellement du manque d’eau. Les nouvelles qui nous parviennent par-ci par-là font état de crises d’eau qui ne sont pas près de connaître un épilogue. Chemini, Tibane, Akfadou, Tifra, Sidi Ayad et d’autres localités vivent dans une pauvreté hydrique sans précédent.
Dans ces localités, qui surplombent la vallée de la Soummam, l’eau se fait rare. Elle est si rare qu’elle est rationnée. Conséquemment, les robinets sont à sec deux jours sur trois. Dans certains villages, les habitants ne reçoivent l’eau qu’une fois par semaine et dire qu’on croyait que le calvaire ne relève plus que du passé avec le barrage de Tichy Haff.
Dans ces localités montagneuses, l’eau potable est puisée de la montagne à partir des sources qui y jaillissent. Avec la chaleur, le débit des sources est réduit et la quantité qui parvient dans les foyers est faible.
Quant à l’eau puisée dans la rivière de la Soummam, elle est souvent tributaire des pompes de refoulement. Lorsque le courant électrique vient à manquer ou lorsque des pannes surviennent, ce sont des milliers de citoyens qui sont privés d’eau.
Le faible débit des deux sources est loin de satisfaire la population.
Les différents exécutifs ayant pris les rênes des municipalités n’ont pas trouvé de solution pour étancher la soif d’une population qui n’a que trop souffert du stress hydrique. La crise d’eau suscite l’ire des populations locales qui ne comprennent guère la passivité et l’inertie des pouvoirs publics devant une situation catastrophique qui cause d’énormes désagréments. D’où les nombreuses actions de protestation qui voient le jour spontanément.
Certains comités de villages ferment les sièges communaux en signe de mécontentement et pour exprimer leur ras-le-bol face à l’impuissance des autorités locales à trouver une solution à la crise d’eau qui touche de plein fouet toutes ces régions. Les villageois expriment ainsi leurs inquiétude et angoisse face à l’absence de cette source vitale.
Les habitants de ces communes rurales attendent toujours le raccordement de leur localité au réseau d’AEP à partir du barrage Tichy Haff, seule voie de salut pour atténuer un tant soit peu la crise. La pénurie d’eau potable, notamment en cette période des grandes chaleurs contraint les habitants de ce village à parcourir des dizaines de kilomètres au quotidien pour s’approvisionner à partir des sources et autres puits de particuliers de la région.
Une crise qui vient rappeler aux autorités toute l’urgence de concrétiser les projets inscrits dans ce sens. «Notre problème a été maintes fois soulevé aux autorités locales, mais nous n’avons, en contrepartie que de fausses promesses. Les pouvoirs publics doivent se pencher sur le cas de nos villages qui sont à l’abandon», résument ces habitants. Les villageois ne voient rien venir pour l’instant. Jusqu’à quand?