Béjaïa Le tunnel de Kherrata rouvert à la circulation

Béjaïa Le tunnel de Kherrata rouvert à la circulation

Grand soulagement des automobilistes après la réouverture à la circulation du tunnel de Kherrata, fermé pour rappel le 10 septembre dernier. Il a été rouvert à la circulation le 1er octobre dernier mais il était initialement prévu pour le 25 du mois précédent. Toutefois, ce n’est que jeudi que les techniciens du bureau d’études espagnols ont terminé entièrement leur travail.

En effet, rouvert le 1er octobre, les automobilistes ont dû rouler avec beaucoup d’attention pour ne pas heurter les techniciens du BE espagnol, Getinsa ingenieria S.L.

Le tunnel a été fermé à la circulation le 10 septembre dernier pour les besoins d’une étude de mise à niveau, entreprise en vue de faire un diagnostic à l’intérieur du tunnel. Diagnostic, qui passe par des mesures et des relevés topographiques, qui ont nécessité plus de temps que prévu tellement la tâche s’est révélée des plus ardues. L’étude a porté aussi sur l’étanchéité, la câblerie, et la centrale de la télésurveillance, a expliqué un cadre de la direction des Travaux publics de Béjaïa.

Durant la durée des travaux, les usagers de la route via ce tunnel reliant les localités de Bordj Mira à Kherrata, ont dû emprunter la journée – le tunnel étant ouvert après 20h – l’ancienne route, celle des gorges de Kherrata. Les conducteurs de poids lourds empruntaient, quant à eux, soit la RN 75, qui traverse les communes de Barbacha, de Kendira à Béjaïa et de Bouandas à Sétif, soit la RN43 en passant par Souk EL Tenine et Melbou (Béjaïa), et Ziama El Mansouriah (Jijel), a-t-on indiqué.

Depuis la livraison du tunnel de Kherrata par l’entreprise italienne en 1988 pour désengorger l’ancienne route, via les Gorges de Kherrata, à la fois sinueuse et étroite, l’ouvrage d’art de quelque 6 kilomètres, n’a quasiment jamais connu de travaux de rénovation. En dépit du trafic routier de plus en plus dense – des milliers de véhicules l’empruntent quotidiennement -, les travaux d’entretien avaient été rarement été effectués. D’où les nombreuses requêtes, formulées à la fois par les usagers ou par les associations de transporteurs, pour mener en urgence des travaux de rénovation, mais qui restaient sans suite.

La route nationale N°9, qui relie Béjaïa à la wilaya de Sétif, est un axe important et stratégique ; elle est classée comme réseau économique de base (REB), catégorie A. Elle draine au quotidien un trafic qui dépasse les 22 000 véhicules avec des pointes de 30 000 notamment en période estivale. Les poids lourds, qui représentent 45% du trafic, ne peuvent emprunter le tunnel dans le sens ascendant. D’où les travaux d’aménagement.

Dans le tunnel, constitué de trois tronçons, séparés par des ouvertures, l’usager souffre du manque d’éclairage et suffoque en raison des pannes de ventilation, qui laissent accumuler les gaz dégagés par les véhicules. Ce qui rend la visibilité à l’intérieur du tunnel difficile. Plus encore, l’usager constate de visu que les voûtes en béton se dégradent, ce qui laisse l’eau des pluies s’infiltrer. Forcément, durant l’hiver la chaussée est souvent inondée ce qui occasionne des dérapages, voire des accidents tragiques.

Autre difficulté rencontrée à l’intérieur du tunnel, l’absence des accotements sur les deux voies, séparées par une ligne jaune. Il arrive que des véhicules de transport, voire des poids lourds, effectuent des dépassements dangereux, ce qui occasionne des accidents parfois mortels, a-t-on dénoncé. C’est en ce sens que cette mise à niveau arrive à point nommé pour mettre fin aux multiples désagréments que subissent les usagers sur cet axe routier des plus importants, car stratégique, pour l’économie locale.

A rappeler par ailleurs que des travaux d’aménagement des gorges de Kherrata sur 7,6 kilomètres sont engagés. Ils coûteront quelque 5 milliards de dinars. Et ce projet d’aménagement a été confié à des groupes algériens et turcs, à savoir ETRB Haddad et Özgün İnşaat Taahhüt Sanayi ve Ticaret Ltd. Sa livraison est prévue le premier semestre de 2016, soit un délai de 30 mois.

Salim Aït-Sadi