Le RCD à Béjaïa prépare activement et ardemment sa marche, prévue pour aujourd’hui. Il veut ratisser aussi large que possible pour fêter comme il se doit le 36e anniversaire du Printemps berbère. Une commémoration qui intervient, faut-il le souligner, dans un contexte politique particulier. Le pouvoir politique voulant récupérer cette date phare dans le combat démocratique algérien en organisant, via ses relais locaux, les festivités commémoratives de cette journée afin de lui donner un cachet officiel d’où la mobilisation du RCD pour soustraire au pouvoir, à travers la rue, la récupération “politicienne” de cette date historique.
Au siège du bureau régional du parti à Béjaïa l’heure était, hier, encore aux derniers préparatifs pour la réussite de sa marche. “Nos sections communales sont à pied d’œuvre depuis le début de ce mois pour la réussite de cette marche. Le parti a organisé une série de conférences, animées par ses cadres locaux et nationaux, à travers de nombreuses communes pour sensibiliser la population à venir massivement au rendez-vous”, nous a déclaré M. Deboub, président du bureau régional du RCD. Et d’ajouter : “Notre parti prépare sereinement sa manifestation pacifique. Mais, si le pouvoir et ses relais locaux tentent de l’empêcher qu’ils sachent qu’il y a, pour eux aussi, une ligne rouge à ne pas franchir.”
Cela pour répondre aux menaces en des termes à peine voilés du Premier ministre à la clôture de “Constantine, capitale de la culture arabe” que tamazight est maintenant officialisée pour qu’elle ne serve plus de fonds de commerce. Autrement dit, la rue ne peut plus se revendiquer de cette date. D’ailleurs, le président du bureau régional s’interroge sur l’identité de ces curieux déchireurs d’affiches appelant à la marche d’aujourd’hui. “Nous avons mené une campagne d’affichage jusqu’à des heures tardives de la nuit et le matin, toutes nos affiches ont été déchirées”, a affirmé M. Deboub.
“Au sein de notre parti, nous sommes déterminés à organiser la marche. C’est une date historique du combat démocratique, qui appartient aux citoyens et non au pouvoir”, a rappelé avec insistance M. Deboub.
Jusqu’à hier, veille de la marche, la population retenait son souffle même s’il n’y a eu aucun déploiement visible des forces de sécurité dans la région. Il n’en demeure pas moins, pour le RCD, que la vigilance doit être de mise pour ne pas tomber dans le traquenard du pouvoir. Et au président du BR de conclure : “Nous n’avons pas courbé l’échine un certain 20 Avril 1980 pour qu’on le fasse en ce 36e anniversaire de Tafsut Imazighen.”