Les interventions de la ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication, et celle du directeur général de la Sonelgaz sont plus que souhaitables.
Le front social risque de connaître une ébullition des plus intenses. On risque même de passer un mois de Ramadhan et un été très chauds en matière de lutte pour l’exercice du droit syndical. Sinon, comment expliquer les suspensions des syndicalistes qui luttent pour le droit à l’exercice syndical. En effet, un syndicaliste d’Algérie poste activant sous l’égide du Snap et six syndicalistes du nouveau syndicat de Sonelgaz, «Snateg», ont été «arbitrairement et abusivement» sanctionnés, selon les déclarations de deux syndicats.
En effet, en se référant à leurs déclarations, on déduira de facto qu’ils ne sont pas les bienvenus en qualité de partenaires sociaux dans leurs boîtes respectives.
Pourtant l’article 1 de la convention N° 098 du 8 juin 1949 sur le droit d’organisation et la négociation collective, ratifée par l’Algérie en 1962, stipule clairement en son article 1 que «les travailleurs doivent bénéficier d’une protection adéquate contre tout acte de discrimination tendant à porter atteinte à la liberté syndicale en matière d’emploi», tout en expliquant qu’en aucun cas, il est permis de «subordonner l’emploi d’un travailleur à la condition qu’il ne s’affilie pas à un syndicat ou cesse de faire partie d’un syndicat» ou bien «congédier un travailleur ou lui porter préjudice par tout autre moyen, en raison de son affiliation syndicale ou de sa participation à des activités syndicales». Cet article, aussi clair qu’objectif nous renseigne, on ne peut mieux, sur une réalité amère en matière de pratique et couverture syndicales.
La déclaration des postiers illustre clairement les propos suivants «Postiers, l’heure est grave! On veut aujourd’hui nous déposséder d’un acquis obtenu après de longues années de lutte et de sacrifices, car à travers ces intimidations que subissent nos camarades de Béjaïa et à l’instar de ce que nous avons enregistré déjà avec nos camarades de Batna, Djelfa et Constantine, c’est le Snap que l’on veut réduire au silence. Ils ne veulent pas du Snap parce qu’il a fait du recouvrement de la dignité du postier son credo», déclare le syndicat des postiers qui appelle à un sit-in demain à Béjaïa. Il est vrai que le syndicalisme est passé par de rudes épreuves pour s’imposer comme partenaire social à part entière et incontournable, mais malheureusement l’activité syndicale chez nous est perçue du mauvais côté, plutôt de son côté négatif que positif.
Il est vrai aussi que les syndicats doivent faire preuve de clairvoyance pour être une véritable force de proposition au lieu de verser dans l’oppositionnisme aveugle, mais force est de constater sur le terrain l’abus de pouvoir de nos responsables, notamment dans le secteur économique, qui versent dans l’arbitraire pour faire taire les syndicats. Mais ce sont des pratiques qui provoquent, en général, la détérioration du climat et des relations de travail qui ne seront pas sans répercussions négatives sur le plan micro et macro-économique de l’entreprise.
Après la Fonction publique qui a su faire sa mue en terme de représentativité syndicale, le secteur économique connaît de fortes résistances pour laisser d’autres syndicats s’implanter en dehors du syndicat traditionnel. En effet, il est utile de signaler que ces mêmes syndicalistes ont mené de rudes batailles par le passé, mais sous la casquette de l’Ugta. Une fois engagés en syndicat autonome ce sont les représailles qui s’abattent sur eux. Peut-on alors déduire que l’exercice du droit syndical ne peut s’exercer, dans le secteur économique, que sous la chapelle de l’Ugta? La question mérite d’être posée au moment où l’intersyndicale de la Fonction publique rejette de fond en comble le nouveau projet portant «nouveau Code du travail».