Depuis le début du mois de février, la route nationale n°9, qui relie la wilaya de Béjaïa à celle de Sétif, est fermée quotidiennement aux camions de plus de 15 tonnes. Les conducteurs de camions de gros tonnages sont interdits d’emprunter la RN9, soit en passant par le tunnel, soit en passant les Gorges de Kherrata.
Cette mesure, qui s’étalera sur trois mois, a été décidée à l’effet d’entreprendre une étude géotechnique entrant dans le cadre du projet de modernisation de cet important axe routier. En attendant sa réouverture, ces véhicules à gros tonnage doivent emprunter la RN43 à partir du carrefour de Souk El Tenine et traverser la commune de Melbou pour se rendre dans la wilaya de Jijel à l’Est, la RN 75 passant via Barbacha, Kendira et Bouandas pour relier Sétif où la RN26 via Akbou au sud du chef-lieu de la wilaya de Béjaia.
Le projet de modernisation de ce tronçon routier, inscrit dans le cadre du programme de consolidation de la croissance économique, prévoit l’aménagement des Gorges en deux voies bidirectionnelles.
Pour rappel, depuis l’inauguration d’un tunnel de 7 Km en 1988 pour désengorger l’ancienne route des Ggorges, cette dernière n’a jamais connu d’aménagement lui permettant de faire face au flux sans cesse croissant de véhicules qui l’empruntent. Étroite et sinueuse et en raison de la croissance du parc automobile en Algérie, la nécessité de son aménagement pour fluidifier le trafic routier entre Béjaïa et Sétif s’est fait ressentir. D’autant plus que le tunnel traversé au début par quelque 8000 véhicules quotidiennement atteint actuellement le pic des 30 000 véhicules par jour dont 40 % de camions de gros tonnages. Aussi, l’ouvrage d’art s’est dégradé au fil des années. Aération, éclairage, étanchéité et système de sécurité sont défaillants. Des accidents de circulation sont signalés quotidiennement au grand dam des usagers.
L’aménagement des Gorges sur 7,6 kilomètres a été ainsi confié à deux entreprises, algérienne et turque, à savoir ETRB Haddad et Özgün İnşaat Taahhüt Sanayi ve Ticaret Ltd. Pour un délai de réalisation de 30 mois et un coût de 6 milliards de dinars ; le projet est divisé en trois lots. Le premier lot, confié à l’ETRHB, comporte des travaux de terrassement et de réalisation de corps de chaussée sur une distance 7600 mètres linéaires. Le deuxième lot, confié à la même entreprise, consiste en la réalisation de 6 ouvrages d’art, de 49 estrades d’une longueur totale de 2 830 mètres linéaires et de 4 élargissements de poutres. Concernant le troisième lot dont se chargera l’entreprise Turc Özgün, comprend un tunnel de 70 mètres linéaires, 15 protections des flancs de montages, sur une surface totale de 1 475 m2 et, enfin, de l’aménagement de 6 tunnels de protection d’une longueur totale de 190 mètres linéaires.
Salim Aït-Sadi
