On ne recule devant rien à Béjaïa. Tout est bon à prendre, pourvu que cela rapporte de l’argent.
Deux réseaux de trafic d’enfants et de véhicules ont été, ces deux derniers jours, mis hors d’état de nuire par la police judiciaire de la wilaya de Béjaïa. Trois femmes et un homme, spécialisés dans la vente d’enfants, ont été placés hier sous mandats de dépôt par le procureur de la République près le tribunal d’Akbou.
Les faits remontent à la nuit du 12 janvier lorsqu’une femme enceinte est admise en urgence à la maternité de l’hôpital d’Akbou pour un accouchement. Le 14 du mois en cours, une femme célibataire, tombée accidentellement enceinte, s’est présentée à la police d’Akbou pour l’informer qu’une femme résidant à Béjaïa l’a contactée pour lui remettre son enfant au profit d’un couple stérile à Amizour en contrepartie d’une somme de 50 millions de centimes, qui, d’ailleurs, ne lui a jamais été remise.
Aussi, les enquêteurs de la police judiciaire d’Akbou ont réussi à interpeller trois autres femmes et un homme complice dans d’autres affaires. Ce réseau faciliterait la tâche aux filles célibataires aussi bien pendant leur grossesse que lors de l’accouchement avec au bout une vente assurée du bébé. L’enquête, qui est confiée à un juge d’instruction, ne manquera pas de donner lieu à de nouvelles révélations. On parle de plusieurs dizaines d’enfants qui auraient été «écoulées» par ce réseau grâce à ce procédé. Aussi bien les facilitateurs que les mères célibataires et les couples concernés sont en voie d’être interpellés par la justice. Cette affaire a plongé dans l’émoi toute la région de la Basse Kabylie déjà meurtrie par l’affaire des deux enfants trouvés morts à Constantine.
Par ailleurs, deux individus agissant pour le compte d’un vaste réseau de vol de véhicules ont été interpellés par les policiers de la sûreté de wilaya de Béjaïa. Ils ont été placés sous mandat de dépôt. Ces deux individus volaient des véhicules qu’ils démontaient par la suite pour les revendre en pièces détachées dans d’autres régions du pays. Lors de l’interrogatoire, les mis en cause ont avoué avoir volé au total 18 voitures de types confondus. On ne recule devant rien à Béjaïa.
Tout est bon à prendre pourvu que cela rapporte de l’argent liquide de préférence. Les deux dernières affaires que la police de Béjaïa a traitées témoignent de la déchéance de la société. Si la pratique du vol de véhicules est connue de tous, celle liée à la vente de bébés est une première dans la région. Une première qui n’est pas passée inaperçue, sachant qu’elle est intervenue au lendemain de l’assassinat d’enfants à Constantine et Tlemcen.