Béjaïa: discorde sur les dos-d’âne

Béjaïa: discorde sur les dos-d’âne

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A Béjaïa certains revendiquent des dos-d’âne, d’autres manifestent pour leur démantèlement. Une majorité silencieuse subit. Voilà à quoi est réduite l’activité politique et sociale dans cette ville.

Le feuilleton des Routes nationales continue. Si les RN 09 et 12 sont toujours fermées à la circulation sur fond de revendications en relation avec le cadre de vie des habitants, le cas de la Route nationale 26 se singularise.

Ouverte à une circulation, qui reste difficile et périlleuse depuis l’installation des trois dos-d’âne en réponse à une revendication «citoyenne», un autre mouvement de grève des transporteurs, dont certains n’arrivent plus à assurer leurs rotations en raison de l’énorme bouchon induit par les nouveaux dos-d’âne s’invite. Un imbroglio de plus pour une wilaya qui subit un sous-développement aux conséquences incommensurables.

Après une semaine de tension faite d’un blocage, oeuvre des «habitants» du village Abadou, qui exigeaient il y a une semaine l’implantation de dos-d’âne sur le tronçon d’Abadou, où l’activité économique et commerciale se résume à deux bar-restaurant, deux pompes à essence et un fabriquant de bennes de camion, voilà que les transporteurs et d’autres usagers de cet axe routier, sortent de leur réserve pour revendiquer le démantèlement de ces mêmes dos-d’âne.

Un face-à-face indirect qui illustre toute la complexité de la gestion d’une wilaya soumise à la fronde depuis plusieurs années. Les transporteurs de voyageurs de la vallée de la Soummam, notamment ceux assurant les lignes Tazmalt, Akbou, Seddouk, Sidi Aich et Timezrit vers le chef-lieu de wilaya observent depuis hier une grève générale pour protester contre les nombreux ralentisseurs réalisés sur la RN 26, entre le Village socialiste agricole et la ville d’El-Kseur, plus précisément au village Abadou dans la commune de Fénaïa.

Les transporteurs frondeurs s’estiment lésés et parlent d’un trajet habituel qui coûte une heure de plus de temps. «Depuis l’implantation de ces dos-d’âne, je n’ai jamais pu assurer ma rotation dans les délais requis», expliquait hier l’un d’entre eux. Un autre renchérit «la DTP a réalisé ces dos- d’âne sans se conformer à la réglementation en vigueur, qui détermine les conditions et les normes d’un dos-d’âne». «Trois camions et un bus ont déjà laissé sur place leurs lames de ressort car ils ne traversent pas un dos-d’âne mais une traversée de goudron», souligne un camionneur.

Perte de temps, dégâts de matériel, des bouchons interminables, ce sont là quelques conséquences de ce nouveau paysage de la RN 26. Les dos-d’âne de la discorde continueront à faire parler d’eux. Quelle sera la réponse de l’autorité concernée? Seront-ils démantelés? Va-t-on les réimplanter selon les normes? Autant de questions qui préoccupent les habitants de Béjaïa, qui ne savent plus à quel saint se vouer, tant les insuffisances sont partout et font l’objet de fronde loin de gêner ceux qui ont la charge de les satisfaire. A bon entendeur…