La désunion fait la force…la rivalité aussi.
La rentrée scolaire s’est bien singularisée cette année à Béjaïa. Absence d’encadrement dans les établissements, la boue qui s’invite empêchant les élèves de rejoindre leurs établissements et une protesta en rangs dispersés sont loin d’être prometteurs pour des milliers d’enseignants et travailleurs qui souffrent d’une situation inédite.
Aujourd’hui, ce secteur sera marqué par deux actions de protestation, menées respectivement et séparément par l’Unpef et le Sete.
Ces deux syndicats rivaux vont, au-delà des revendications, faire une sorte de démonstration de force. C’est à qui mobilisera le plus, sommes-nous tentés de comprendre.
Sinon, comment expliquer que pour des revendications pratiquement similaires et concernant un seul secteur, deux actions de protestation se succèderont avec un intervalle d’une heure ?
Cela cache mal l’absence de dialogue et de concertation entre les deux partenaires sociaux qui représentent et agissent dans l’intérêt des travailleurs de l’éducation, si toutefois tel est le cas, et dénote toute la rivalité qui caractérise, l’ensemble des partenaires sociaux présents dans le secteur.
Il est prévu pour la protestation du jour une grève et deux rassemblements successifs devant le siège de la tutelle.
Autant il est impossible de vérifier quoi que ce soit autour du mouvement de grève sachant que les bambins sont renvoyés chez eux jusqu’à l’après Aïd, autant les deux rassemblements vont tout juste permettre de départager les deux «équipes» qui se disputent la représentation syndicale du secteur.
Entre un Sete/WB. (Syndicat d’entreprise des travailleurs de l’éducation de la wilaya de Béjaïa) et une Unpef représentée par son conseil de wilaya à Béjaïa, ce n’est guère la lune de miel.
On se regarde en chiens de faïence. Le Sete/WB, qui a, durant des années, été maître à bord du secteur de l’éducation à Béjaïa, semble y avoir laissé des plumes ces dernières années.
La crise, qui le déchire depuis le derniers congrès de l’Ugta, n’a pas été sans conséquence sur sa cohésion et surtout sa mobilisation.
Les tiraillements et autres règlements de comptes en public, ont été saisis comme autant d’occasions par le syndical rival, Unpef, pour s’implanter dans les différents établissements scolaires de la wilaya.
Le Sete /WB qui a récemment renouvelé ses structures dans des conditions contestées, tente de niveler la marque et renverser la vapeur en sa faveur.
Ce retour vise au moins deux objectifs: réaffirmer sa suprématie sur le secteur et freiner l’élan des syndicats rivaux de plus en plus nombreux. Satef, CLA, Cnapest, Snte et Unpef.
De l’époque du syndicat fort et mobilisateur de tous les travailleurs, on est vite passé à celle d’une rivalité qui, franchement, ne profite à personne tout compte fait.
Le pluralisme syndical voulu par les travailleurs est absent à Béjaïa. Il y a certes plusieurs organisations syndicales mais des syndicats qui cavalent seuls.
Ce pluralisme aurait pu être salutaire si tout ce beau monde se concerte et discute sur les voies et moyens, non pas en prenant les commandes des oeuvres sociales, mais en faisant aboutir les revendications de la masse des travailleurs.
On en est loin encore de ce cas de figure qui reste pourtant le voeu de tous.
Arezki SLIMANI