Cela fait plus d’un mois que les divers courriers destinés aux agences postales des communes de Boudjellil, Aït-R’zine, Ighil-Ali, Beni-Mellikèche ne sont pas distribués. Raison ? «Le véhicule affecté à la distribution du courrier à partir de la recette principale de Tazmalt vers les agences postales de la région est tombé en panne, affectant tous les services de distribution», indique-t-on au Temps d’Algérie au niveau de la poste de Béni-Mançour.
Ce sont au total près de 40 000 habitants couverts par une dizaine de bureaux répartis sur les daïras de Tazmalt et Ighil-Ali qui subissent cette éprouvante situation. Eprouvante à plus d’un titre, puisque «les habitants, qui attendent un courrier comme les mandats, lettres urgentes, convocations…sont contraints de louer les services d’un taxi accompagné par un facteur afin de retirer le courrier qui leur est destiné». Une épreuve à laquelle sont assujettis tous les usagers des bureaux de poste. «Pour retirer sa pension, ma vieille mère a dû se déplacer jusqu’à Tazmalt avec un employé de la poste qui va retirer à sa place le mandat en question puis revenir au bureau de poste du village pour les formalités de retrait», se plaint un usager. Cette situation n’est pas particulière aux daïras de Tazmalt et Ighil-Ali, mais elle concerne également, selon nos informations, les agences postales relevant de la daïra limitrophe d’Akbou. «Cela fait plus de huit mois que le véhicule de distribution des paquets et autres courriers se trouve pour réparation au niveau de la direction de la poste à Béjaïa», affirme un facteur de la recette d’Akbou. En plus du fait de ne pas pouvoir renouveler son parc automobile, la Poste se plaint par ailleurs d’un manque flagrant de personnels de diverses catégories. La direction de la Poste, pour suppléer à la vacance d’emploi fait le plus souvent appel à des intérimaires,agents partis en retraite, dans la plupart des cas. A Tazmalt, important pôle urbain, les guichets sont réduits à leur plus simple expression, à tel point que la caisse est submergée par d’interminables files d’attente. Cette situation devient insoutenable pendant la période des départs en congé qui voit les effectifs réduits de moitié, comme ce fut le cas l’été passé. La Poste, qui avait enregistré des exercices déficitaires entre 2010 et 2014 avec des déséquilibres annuels allant jusqu’à 20 000 000 DA, connaît depuis une embellie financière, à en croire ses responsables. A propos justement du manque d’effectif enregistré dans certains bureaux de postes, Abdennacer Sayah, le directeur général de la Poste avait soutenu en 2016 dans un entretien à l’APS que son entreprise était «à la recherche d’un certain équilibre pour palier progressivement aux défaillances dans certaines agences». Une promesse qui n’a été, vraisemblablement, pas tenue.