Depuis hier, les cours ont repris normalement et une bonne partie des étudiants a regagné la résidence.
On assiste progressivement au retour au calme dans les campus et notamment à la résidence universitaire du 17-Octobre 1961. Une résidence qui a connu ces quatre derniers jours de violents affrontements ayant opposé des locataires de cette cité à des riveraines à la suite d’une rixe entre jeunes de la cité Seghir et une poignée d’étudiants à l’issue de la qualification des Verts au Mondial-2014 (Liberté du 23 novembre 2013). Mais cette empoignade extrasportive s’est poursuivie deux nuits durant.
Toutefois, depuis hier, les cours ont repris normalement et une bonne partie des étudiants a regagné la résidence, hormis les filles, ont témoigné des représentants des étudiants rencontrés au campus de Targa-Ouzemour. “On doit tenir ce soir (la soirée d’hier, ndlr) à la résidence de Targa-Ouzemour une assemblée générale pour appeler au calme et surtout dire stop à la manipulation”, a-t-on indiqué.
Ce n’est qu’après que les résidentes ont pu regagner leurs chambres, a-t-on assuré.
Il faut dire que des rumeurs, soigneusement distillées par des parties en quête assurément d’embrasement, faisaient état d’attaque des supporters du MOB à l’issue du match qui a opposé samedi leur équipe au Doyen, le MCA.
Et dès qu’ils ont eu vent de cette rumeur, les étudiants ont quitté précipitamment les lieux. Les services de police, qui ont pris au sérieux cette folle rumeur, ont mobilisé, de leur côté, d’importants moyens de lutte antiémeute pour sécuriser les lieux et riposter à toute éventualité. Les supporters du MOB ont célébré, comme de coutume, leur victoire face au Doyen des clubs algériens. Ils ont sillonné les rues de la ville dans des voitures, des camions, des fourgons ou à moto, en klaxonnant jusqu’à une heure tardive de la nuit. Mais aucun incident n’a été signalé.
Une autre rumeur faisait état d’une déclaration de la direction du MOB pour se démarquer des intentions attribuées aux supporters du Mouloudia, mais point de trace de ce prétendu contre-appel. Tout le monde en parle, mais personne n’a vu ne serait-ce qu’un seul affichage. Bien qu’ils ne dédouanent pas entièrement les quelque 1 600 étudiants exclus des résidences universitaires après un assainissement du fichier au niveau de la direction des œuvres universitaires — la plupart d’entre eux y étaient résidents depuis au moins 10 ans —, les représentants des étudiants pointent du doigt les mouvements islamistes, particulièrement actifs depuis le début de l’année, a-t-on déclaré avec insistance.
L’un des représentants a affirmé que le prêche de vendredi dernier dans une mosquée de Béjaïa avait porté sur la mixité dans les résidences U. Les affrontements, ayant opposé des étudiants aux riverains, étaient un prétexte pour plaider de nouveau pour la fin de la mixité dans les résidences U.
Occasion aussi pour les militants islamistes d’insister sur la cohabitation difficile entre étudiants et habitants des quartiers. C’est le cas à la cité Séghir. Le problème est qu’ils mettent tout le monde dans le même sac.
En quoi sont responsables les étudiants qui ont fait des centaines de kilomètres pour étudier dans le trafic en tous genres, qui a lieu aux environs immédiats du campus ? Ce n’est qu’avec l’éclatement des scandales de corruption qu’on a enfin daigné prendre le taureau par les cornes : trois sont en prison, 18 autres sont placés sous contrôle judiciaire et le fichier de la DOU assaini. C’est le travail des services de sécurité de veiller à la quiétude et de l’écrasante majorité des étudiants et des riverains, a-t-on rappelé avec insistance.
“Dans tous les pays du monde, les résidences universitaires sont parties intégrantes des villes. Et il arrive parfois que les étudiants représentent jusqu’à 20% de la population. Et il n’y a aucun problème. Pourquoi se poserait-il chez nous ?”, a-t-on affirmé.
À moins que des pyromanes y mettent le feu comme cela était le cas, il y a une année, à Iryahen, et aujourd’hui à la cité Pépinière, 17-Octobre 1961, a-t-on ajouté.
“Que chacun vive dans le respect de l’autre et que chacun comprenne que la liberté de l’un s’arrête où commence celle de l’autre, alors, il n’y aura pas de problème”, a souligné un enseignant de la faculté d’économie.
M. O