L’état de délabrement de pas moins de 18 immeubles du plateau Amimoune, perché sur les hauteurs de l’ancienne ville, a atteint des proportions inquiétantes.
Comme à l’accoutumée et à l’approche de la saison hivernale, la panique s’empare des centaines de familles béjaouies qui continuent à vivoter dans ces habitations menaçant ruine, notamment dans le vieux bâti de la haute-ville de l’ancienne capitale des Hammadites. En effet, l’état de délabrement de pas moins de 18 immeubles du plateau Amimoune, perché sur les hauteurs de l’ancienne ville de Béjaïa, a tellement atteint des proportions inquiétantes que les quelque 560 familles y résidant dorment la peur au ventre. La peur de voir leur toit s’effondrer s’accentue avec l’arrivée de l’hiver, synonyme d’intempéries et de catastrophes naturelles. Livrées à elles-mêmes, ces familles en péril ne savent plus à quel saint se vouer, dès lors que tous les cris de détresse lancés par le mouvement associatif local n’ont toujours pas eu un écho favorable auprès des autorités concernées. Même les services techniques et les experts en la matière n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme face à la dégradation continuelle de ces vieux édifices construits en 1958 par l’administration coloniale pour y confiner des familles algériennes considérées à l’époque comme des “indigènes”. En plus de la vétusté de ces immeubles datant de l’ère coloniale, les habitants des cités Rachid-Bouzerar et Sidi M’hamed-Amokrane, relevant du plateau Amimoune, ont vu leurs habitations de fortune fragilisées davantage par le séisme de 2012 qui avait secoué la région de Béjaïa. Des plafonds lézardés, des murs fissurés, des fondations dénudées, l’apparition du fer rond à béton, des infiltrations d’eau…, sont autant de symptômes alarmants qui dénotent la gravité de la situation. L’indifférence et la passivité affichées jusque-là par les autorités compétentes du pays devant une telle situation, risquent d’avoir des conséquences dangereuses sur la vie des milliers d’âmes qui habitent encore dans ces immeubles menaçant ruine. À noter que les différentes expertises effectuées par les services techniques compétents ont conclu à la démolition de ces immeubles, classés “orange 4”. Selon M. Allaoua Mouhoubi, vice-président, chargé des finances, de l’économie et des investissements à l’Assemblée populaire communale de Béjaïa, lors de la dernière réunion de l’APC, tenue le 18 octobre dernier, les membres de l’assemblée ont adopté à l’unanimité une résolution à adresser aux autorités compétentes, dont le wali de Béjaïa, sur la nécessité et l’urgence de prendre en charge le dossier du vieux bâti, tout particulièrement les immeubles situés au plateau Amimoune. “Un dossier bien ficelé contenant des rapports d’expertise et des PV de CTC qui confirment la dangerosité de la situation de ces vieilles bâtisses, a été transmis au wali de Béjaïa. Le dernier recensement fait état de quelque 560 habitations qui risquent l’effondrement à tout moment”, nous a fait savoir M. Mouhoubi qui tient à préciser que “l’APC de Béjaïa s’engage à dégager, à titre participatif, la totalité du reliquat de son budget supplémentaire (BS) de l’année en cours, qui s’élève à quelque 50 milliards de centimes, en vue du financement d’une éventuelle opération de démolition suivie de reconstruction de ces immeubles menaçant ruine”.
K. O.