Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui a affirmé jeudi à Alger que les textes de loi relatifs au régime électoral et la Haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) étaient le fruit de concertations avec toutes les parties concernées assurant qu’ils avaient pour objectif de remédier aux lacunes enregistrées lors des précédentes échéances.
Intervenant au terme de l’adoption par les députés de la chambre basse du Parlement, de ces deux projets de loi induits par la dernière révision constitutionnelle, M. Bedoui a précisé que ces derniers étaient le « fruit de larges concertations avec toutes les parties concernées exceptées celles qui se sont exclues elles-mêmes » soulignant que les « députés absents lors de la séance de vote n’étaient pas non plus présents lors de l’adoption de la dernière révision constitutionnelle ».
Pour le ministre, le principal objectif de l’élaboration de ces lois consistait à « remédier aux lacunes » enregistrées durant les précédentes échéances électorales mais aussi s’adapter aux nombreuses propositions figurant dans les rapports des commissions politiques de surveillance des élections.
Par l’adoption des ces deux projets de loi importants, l’Algérie aura « franchi une autre étape » dans la mise en oeuvre des engagements du président de la République, Abdelaziz Bouteflika en matière des réformes politiques annoncées en février 2011, a estimé M. Bedoui affirmant que ces deux textes de loi constituaient un des plus grands chantiers de la réforme.
Ils devront contribuer, a-t-il ajouté, à la « consolidation des mécanismes » à même de permettre aux formations politiques d’approfondir leurs actions en direction du citoyen mais aussi d’ »asseoir des pratiques partisanes constructives afin d’éviter tout comportement déplacé susceptible d’entraver la vie politique ».
Le pluralisme politique en Algérie n’est pas un « projet mais plutôt une réalité palpable », a rappelé M. Bedoui ajoutant qu’un nombre considérable de partis s’impliquaient, en toute liberté, dans le développement du pays.
A propos des appréhensions émises par certaines parties sur le devenir du pluralisme politique mettant l’expérience politique algérienne et celles d’autres pays sur le même pied d’égalité, le ministre a rassuré : « Nous sommes dans un Etat fort, capable de relever les défis et prêt à faire face aux difficultés, sa force étant inspirée de son peuple qui a pris conscience des complots ourdis contre lui ».
A cet effet, le ministre a appelé à « ne pas faire cas des appréhensions vaines exprimées par certaines parties », estimant que le texte adopté (loi relatif au régime électoral) incitait les partis politiques à renforcer leur présence sur la scène politique et à faire du rendez-vous électoral « le couronnement d’une action partisane constante et non l’une de ses sessions, dont le seul but est de réaliser des bénéfices électoraux ».
« La consécration du pluralisme politique passe par l’adoption de bonnes pratiques partisanes destinées à servir le citoyen en premier lieu, des pratiques consacrées par les amendements introduits à la loi organique », a-t-il poursuivi.
« Nous sommes dans un Etat fort de ses institutions et qui dispose d’un Parlement qui compte une majorité et une opposition », a souligné le ministre qui répondait à une question sur le boycott par les groupes parlementaires du Front des forces socialistes (FFS) et de l’Alliance Algérie verte (AAV), et des députés du Front pour la justice et le développement (FJD) de la séance de vote des deux textes de loi.
L’opposition est intevenue et a même exprimé ses préoccupations, et ses aspirations, et la commission juridique a présenté des clarifications lors de ses travaux, a-t-il précisé, estimant que « les parties qui rejettent l’article 73 exigeant un taux de 4% des voix exprimées lors des dernières élections, comme condition pour participer aux prochaines échéances électorales, ont d’autres motivations que je me garde de citer ».
M. Bedoui a, dans ce sens, souligné qu’il sera procédé « prochainement » à la présentation d’une série de projets de loi au gouvernement avant leur soumission au parlemement.
Il s’agit, selon le ministre, du projet de loi sur les regroupements et manifestations publiques, le projet de loi portant code communal et de wilaya et un autre relatif aux valeurs de la démocratie participative.