Avant que le contrat de location n’arrive à terme, ils doivent trouver un autre appartement pour y vivre. Ils courent dans tous les sens dans l’espoir de tomber sur une affaire qui les arrange sur le plan financier.
Le logement constitue, en effet, un vrai casse-tête pour ces couples dont les moyens financiers ne leur permettent pas d’opter pour de beaux appartements dans des cités calmes et propres. «La chose la plus importante pour moi consiste à dénicher un petit appartement qui ne me coûterait pas trop cher. Je suis un simple fonctionnaire et ma femme perçoit aussi un petit salaire.
Depuis plus d’un mois, je cherche, mais les prix appliqués donnent le tournis. Il me reste à peine 25 jours pour sortir de l’appartement que j’occupe actuellement, j’ai vraiment la peur au ventre», avoue Amrane, fonctionnaire dans une administration centrale à Alger. Les prix ? Ça oscille entre 25 000 et 35 000 dinars pour un simple et petit appartement dans une cité. «Je suis allé jusqu’à Baba Ali.
Les prix sont pratiquement les mêmes. Et puis, les propriétaires exigent le paiement au minimum d’une année d’avance. On dirait qu’on roule tous sur l’or» regrette notre interlocuteur qui n’a toujours pas tranché quant à sa future destination. Le cas de Saïd n’est pas très différent. Cet enseignant de langue française dans un CEM à Bachdjarah est, lui aussi, tourmenté en raison du problème de loyer. «Actuellement, j’occupe un petit F2 à Kouba que j’ai loué à 17 000 dinars le mois. Mais le propriétaire est venu me signaler qu’il compte revoir ce prix à 25 000 dinars. Personnellement, mes moyens ne me permettent pas de payer plus de 20 000 dinars et je dois alors trouver un autre appartement moins cher. Le temps presse et à quelques semaines de la fin de mon contrat, je n’ai encore rien déniché. Même de petits studios sont proposés à près de 30 000 dinars ! C’est vertigineux», se désole-t-il. «Si ma femme travaillait, elle aurait pu m’aider.
Dommage, elle est toujours étudiante et je dois faire face seul à tous ces fardeaux», ajoute notre interlocuteur qui songe à quitter définitivement la capitale. «Je vais demander une mutation à l’intérieur ou au sud du pays.
La-bas, il y a au moins des logements de fonction pour les enseignants. Alger est faite pour les riches. En attendant, je compte me diriger vers la wilaya de Boumerdes dans l’espoir de tomber sur une bonne affaire», avoue-t-il, sur un ton plein d’amertume.
Nos deux interlocuteurs ne sont, en fait, qu’un échantillon très représentatif d’un grand nombre de citoyens qui vivent le même calvaire. Les tarifs appliqués par les propriétaires des appartements et les agences immobilières sont au-dessus des moyens des simples fonctionnaires qui se retrouvent contraints de s’endetter pour pouvoir payer l’avance d’une année exigée.
A. H.