Beaucoup ont baissé rideau après avoir écoulé leur pain,Le jeu trouble des boulangers

Beaucoup ont baissé rideau après avoir écoulé leur pain,Le jeu trouble des boulangers
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Le citoyen est pris en otage

L’appel à une journée de grève lancée par la Coordination nationale des boulangers n’aurait été suivi qu’à 20% selon l’Union générale des commerçants et artisans algériens.

«Ils veulent le beurre et l’argent du beurre», dit le dicton. Faisant mine de répondre à l’appel lancé par leur corporation, des boulangers ont ouvert, tôt le matin, hier, pour écouler leur pain avant de baisser rideau et faire croire qu’ils sont en grève. Une grève que le ministre du Commerce a qualifiée d’illégale. «Cette grève n’est pas justifiée d’autant plus que nous n’avons pas fermé les portes du dialogue. Au contraire, le gouvernement à même déclaré que certaines de leurs revendications sont raisonnables.», a-t’il déclaré, en marge d’une séance plénière de l’APN, consacrée à la présentation du projet de loi sur les conditions d’exercice des activités commerciales.Tout en rappelant que les prix de l’huile, du beurre et de la farine sont soutenus par l’Etat, Mustapha Benbada s’interroge sur les motifs réels de cette grève, soulignant que son département n’a jamais rompu le dialogue et que la commission qui avait été installée pour étudier les revendications des boulangers n’avait pas encore livré ses conclusions.

Composée de représentants des ministères du Commerce, et des Finances, de l’Union nationale des boulangers, de l’Office Algérien interprofessionnel des céréales et du groupe Eriad, cette commission a reçu comme mission d’évaluer le prix de revient de la baguette de pain de 250 grammes. Selon le ministre, des solutions ont été proposées afin de permettre aux boulangers de gagner un peu plus, comme la diminution du poids de la baguette par exemple. C’est aujourd’hui, en tout cas, que la dite commission tiendra une réunion de travail et communiquera ses résultats. Reconnaissant que la marge bénéficiaire des boulangers qui ne font que du pain s’est érodée, il écarte, cependant, l’éventualité d’une hausse du prix du pain, soulignant que l’Etat en a déjà assez fait, en baissant certaines taxes et supprimant d’autres sans oublier d’autres aides, telles que les facilités bancaires pour l’acquisition de groupes électrogènes. L’Union générale des commerçants et artisans algériens abonde dans le même sens, en s’élevant contre ceux qui veulent faire pression sur le gouvernement en prenant en otage les citoyens. Lors de la visite que nous lui avons rendue, hier, M Billal Djemaa semblait très contrarié et très remonté contre ceux qui ont appelé à cette grève au motif, dit- il, que les boulangers ne gagnent pas assez.

LG Algérie

Rappelant que beaucoup trichent en ne respectant, ni le poids, ni le prix fixé officiel qui est de 7, 50 la baguette, il interpelle les pouvoirs publics afin qu’ils sanctionnent les boulangers indélicats et leur retirent leurs registres de commerce. Selon lui,» la journée de protestation a été un fiasco pour les gens qui l’ont programmée.» A peine, 20% des boulangers l’ont suivie, soutient- il. A l’en croire, la plupart ont ouvert leurs commerces. «La plupart des boulangers ont écoulé leur pain tôt le matin, puis ont fermé pour faire croire qu’ils font grève», nous a-t’il confié. Se voulant plus précis, il nous cité l’exemple des hôpitaux, des écoles, de l’armée, de la police, des restaurants, qui ont tous été approvisionnés en pain durant cette journée. Au cours de notre virée qui nous à conduit à travers certaines artères de la capitale, nous avons remarqué que nombre de boulangeries avaient fermé et que celles qui avaient bravé l’interdiction étaient moins nombreuses, mais pour les citoyens en quête de pain, cela suffisait à leur bonheur, eux qui croyaient que tous les boulangers avaient fermé. C’est le cas de cette habitante de Réghaïa qui s’est confiée à nous, nous déclarant que la boulangerie de son quartier a ouvert normalement mardi et qu’elle a acheté du pain sans rencontrer le moindre problème. C’est las cas, également, de cette femme que nous avons croisée dans un quartier populaire de la basse casbah qui nous a indiqué que le boulanger du secteur était ouvert. Il reste que cet appel à la grève n’a pas été du goût de tout le monde. Même s’il n’a pas été suivi à cent pour cent, il a pénalisé de milliers de familles qui ont été obligé d’effectuer plusieurs kilomètres pour pouvoir s’approvisionner.