Les candidats au pèlerinage, comme chaque saison, non figurant sur les listes des tirages au sort et qui n’arrivent pas à accepter ces mêmes résultats, ont une autre idée en tête : se ruer vers des commerçants très spéciaux, les vendeurs de visas qu’ils ont obtenus de l’ambassade d’Arabie saoudite en Algérie.e idée du pèlerinage, les Algériens optent pour toute démarche pouvant leur faciliter l’accès aux lieux saints de l’Islam. Pour ce faire : un passeport est obligatoire.
Ce dernier peut être disponible du côté de gens spécialisés dans un commerce de plus en plus fleurissant selon les connaisseurs. Beaucoup d’Algériens font le pèlerinage avec des visas achetés. Difficile d’établir un nombre exacte des «intéressés» mais une chose est sûre : ces mêmes passeports «et il n’y’a aucun soucis d’écouler le fameux document», apprendt- on auprès de l’un des revendeurs « recommandé par une agence de tourisme et de voyage.
Ce dernier très connu pour son commerce des passeports spécial hadj, a réussi à mettre à profit des futurs hadjis malchanceux des visas contre des sommes d’argent. Le prix exigé est parfois avoisinant aux 50 000 dinars. Ce revendeur, selon des hadjis les obtient grâce à ses relations et connaissances à l’ambassade de l’Arabie saoudite.
«Le commerce parallèle est partout. Pratiquement aucun secteur n’y échappe et je ne vois pas d’inconvénient de dépenser un peu plus d’argent sachant que cela permettrai à ma mère d’exaucer l’un de ses voeux éternels », a indiqué Abdennacer, qui a affirmé en outre qu’il ne peut pas attendre la saison prochaine dans la crainte que le nom de sa mère ne figure pas encore au tirage au sort.
C’est l’avis partagé de tous ceux interrogés dans ce sens et l’argent n’est guère un problème. Ceci dit, tous les chemins mènent à La Mecque. Côté administration, l’un des agents rencontré hier au niveau de la daïra d’Hussein Dey a affirmé que «c’est là, un passeport ordinaire à obtenir après avoir déposé tout le dossier y composant auprès des services concernés».
Cependant les citoyens pour leur part trouvent « illogique » la lenteur des procédures administratives pour l’obtention de ce document. Il est à noter que cette année, selon le ministère en charge du secteur, ce sont environ 120 000 Algériens qui vont accomplir le pèlerinage. Un nombre qui inclut évidemment, ceux qui effectuent la Omra pendant ce mois de ramadhan.
Et comme à chaque saison les pèlerins algériens, pour des raisons que l’on ignore, n’ont jamais été satisfaits de leur prise en charge en terre saoudienne. Du côté officiel, si ces lacunes n’ont jamais été confirmées, le ministre des Affaires religieuses, Bouabdellah Ghlamallah, a indiqué lors d’une rencontre récente avec la presse que la commission chargée de préparer le hadj fera en sorte que cette saison soit plus réussie que celle de l’année précédente en mettant en place les conditions matérielle et humaine nécessaires.
Des membres de la mission, a-t-il précisé seront choisis pour veiller au confort des hadjis et également à l’amélioration des conditions d’hébergement et de transport par la location de bus neufs et modernes car, faudra-t-il le souligner, c’est à ce niveau que réside le véritable calvaire des pèlerins algériens.
Farid Houali