Le collège électoral est convoqué demain mardi pour élire, à travers un scrutin indirect, 48 membres du Conseil de la nation dont le mandat de six ans arrive à expiration. Le tandem FLN-RND va s’affronter directement et indirectement pour le contrôle de la chambre basse du parlement en mettant la main sur la majorité des 48 sièges mis en jeu.
Pour ce faire, environ 40.000 élus locaux dans les 1.541 APC, repartis sur 45 partis politiques siégeant au niveau des Assemblées populaire communales (APC) et des Assemblées populaires de wilaya (APW), en plus des indépendants vont prendre part au scrutin.
Pour superviser l’opération, le ministère de la Justice a publié un arrêté portant sur la désignation des magistrats présidents et membres des commissions électorales de wilaya. Chaque commission de wilaya est composée d’un président, de deux membres et de deux suppléants.
Rappelons que le collège électoral est composé de l’ensemble des membres de l’Assemblée populaire de wilaya et des membres des Assemblées populaires communales de la wilaya.
Le Conseil de la nation appelé aussi le «Sénat» est actuellement constitué de 96 autres membres.
Deux partis et des… «Sanafirs»
Le Rassemblement national démocratique (RND) d’Ahmed Ouyahia domine cette assemblée avec 45 membres, talonné de prés par son frère ennemi le Front de libération nationale (FLN) avec 41. Le Front des forces socialistes (FFS), le Mouvement de la société pour la paix (MSP), le Front national algérien (FNA) ainsi que deux indépendants ferment le classement avec deux sièges chacun.
Cette chambre du parlement est donc outrageusement dominée par le duo au pouvoir à savoir le RND et FLN qui totalisent à eux seuls 86 sénateurs sur 96 ! C’est dire qu’il n y a théoriquement pas de grands enjeux politiques dans ces sénatoriales mis à part de savoir si le FLN qui contrôle sans partage l’APN avec plus de 220 députés puisse damer le pion au RND.
C’est en tout cas l’objectif d’Amar Saâdani qui n’a jamais caché sa volonté de battre le parti d’Ouyahia pour asseoir complètement sa suprématie sur le parlement dans ses deux chambres.
Duel Ouyahia-Saâdani
Ceci, d’autant plus que les deux responsables se regardent ces derniers temps, en chiens de faïence. Bien qu’ils soient tous les deux des soutiens au programme du président, ils n’ont visiblement pas le même agenda politique. Le fait est que le RND de Ouyahia a refusé de rejoindre l’initiative politique du FLN d’un «front national de soutien au président». Un refus qui a été mal digéré par Amar Saâdani et qui voudrait le faire payer au RND.
Autant dire que l’intérêt de ces élections est de connaitre le résultat de cette bataille «fratricide» entre deux partis qui sont loin de tout partager. Il faut souligner qu’en plus des 98 membres qui seront élus, un tiers du quota présidentiel (48 NDLR) dans la composante du Conseil de la nation sera également renouvellé. Le président va sans doute faire son choix en fonction des résultats des deux partis. Il va, peut être, nommer des personnalités proches d’un parti qui n’aura pas brillé par les urnes.