Le ministre des Ressources en eau et de l’Environnement, Abdelwahab Nouri a affirmé dimanche que le taux de remplissage actuel des barrages permettra au pays de faire face au « déficit » pluviométrique et de sécuriser les besoins pour les deux années à venir, voire au delà, appelant toutefois à la rationalisation de l’utilisation de cette ressource vitale.
« Nous enregistrons à ce jour un taux de remplissage des barrages appréciable, soit plus de 70% », a déclaré M. Nouri à l’occasion d’une réunion d’évaluation des cadres du secteur soulignant que de « grandes quantités d’eau ont été utilisées l’été dernier mais nous sommes parvenus à économiser de l’eau potable à travers différentes régions du pays ».
Les précipitations cumulées en septembre et octobre derniers ont contribué à relever le taux de remplissage des 75 barrages en exploitation portant la capacité de stockage à 4,6 milliards M3.
C’est un taux appréciable à même de sécuriser les besoins du pays durant les deux prochaines années, a-t-il dit précisant que, selon les experts, le phénomène de déficit pluviométrique est lié aux changements climatiques.
Le ministre a assuré que certains barrages tels Béni Haroun, Ain Zada et Koudiet Aserdoun qui sont totalement remplis « nous permettront de faire face à la faible pluviométrie ».
Le parc national des barrages se renforcera par la réception de nombreux projets vers la fin 2015, 2016 et 2017.
M. Nouri a appelé à la rationalisation de l’utilisation de cette ressource vitale, appelant les cadres du secteur à sensibiliser les citoyens à la « nécessité de faire preuve de responsabilité et de lutter contre le gaspillage de cette ressource vitale ».
Evoquant les retombées de la chute des cours de pétrole sur l’économie algérienne, le ministre a souligné que face à cette situation, le gouvernement a procédé à la révision de ses programmes de développement selon les priorités et les capacités financières du pays.
M. Nouri a indiqué dans ce sens que l’Etat accorde un grand intérêt aux ressources en eau et à l’environnement en tant que secteur stratégique et cela s’est traduit, a-t-il dit, dans la programmation de plusieurs projets au titre de la loi de finances 2016.
Parmi les réalisations du secteur durant la période 2010-2014, la réalisation de six barrages d’une capacité de 538,9 millions m3, quatre projets de transferts d’eau ainsi que la réalisation de stations de dessalement d’une capacité de production de plus de 2 millions m3/jour.
Dans le cadre du plan quinquennal 2015-2019, le secteur prévoit la réalisation de 26 barrages et le dévasement de 10 autres barrages pour économiser quelque 45 millions de m3 outre la réalisation de projets de transferts d’eau sur 450 km.
Le secteur compte également augmenter les capacités de stockage de 16%, réaliser 66 stations d’épuration et assurer la protection de 200 zones contres les inondations et réaliser quelque 1250 km du réseau d’assainissement.
Concernant l’irrigation, le secteur prévoit l’augmentation des superficies irriguées d’un (1) million hectares à l’horizon 2019 (1,3 million actuellement).
Après avoir réalisé d’importantes infrastructures permettant à l’Algérie de pallier les insuffisances en matière de ressources en eau, les efforts du secteur seront concentrés sur l’amélioration de la gestion de ces infrastructures notamment en matière de maintenance et d’exploitation.