Des élus de l’Assemblée populaire de wilaya (APW) de Mila ont appelé, hier, à la mise en oeuvre d’un « dispositif juridique » pour protéger le barrage de Beni Haroun contre les « agressions » qui affectent depuis des années son bassin versant.
Cet « SOS » est consécutif à l’exposé du directeur d’exploitation du barrage, Azzedine El Manaâ, qui a fait état devant l’Assemblée, réunie en session ordinaire, de la persistance des labours illégaux sur des terres situées sur le bassin versant et dont les propriétaires ont été pourtant expropriés et dédommagés. Ces labours représentent un grand danger pour le barrage car ils en accélèrent l’envasement, a soutenu ce responsable, considérant que la solution définitive consiste dans « le reboisement de ces terres par la conservation des forêts ».
La direction du barrage a également relevé la persistance de certaines activités polluantes dues à l’exploitation de structures et de bâtiments compris dans le périmètre du bassin versant en dépit des décisions d’expropriation. Le rapport a notamment cité le cas d’une station-service dans la commune d’Amirat-Erras ainsi que celui du parc d’un particulier. Ces activités n’ont pas été stoppées en dépit des poursuites judiciaires engagées contre les mis en cause par l’Agence nationale des barrages et transferts, selon des élus de l’APW.
L’irrigation et la pêche illicites sont les deux autres phénomènes qui prennent de l’ampleur en raison de l’incapacité de la direction du barrage à contrôler un territoire de 5.000 hectares et de 35 km de long, est-il noté.

Le barrage de Beni Haroun, le plus grand d’Algérie, qui alimente en eau potable les populations de 6 wilayas et irrigue 40.000 hectares de terres agricoles, devra fournir 20 millions de m3 d’eau par an au futur complexe sidérurgique de Bellara, dans la wilaya de Jijel .
R. R.