Barack Obama repart à l’offensive sur les armes à feu

Barack Obama repart à l’offensive sur les armes à feu
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Barack Obama ne pouvait pas dénoncer avec un dégoût de plus en plus prononcé la « routine » des fusillades meurtrières qui frappent régulièrement les Etats-Unis sans tenter une dernière fois d’encadrer l’accès aux armes à feu garanti par le deuxième amendement de la Constitution américaine. Après s’être entretenu lundi 4 janvier, dès son retour de vacances, avec la ministre de la justice, Loretta Lynch, et le directeur du FBI, James Comey, le président des États-Unis a annoncé de nouvelles initiatives qui devraient être dévoilées mardi en fin de matinée au cours d’une intervention à la Maison Blanche.

En décembre 2012, l’émotion soulevée par le massacre de l’école primaire de Sandy Hook (20 enfants et six adultes tués), à Newtown, dans le Connecticut, avait convaincu M. Obama, tout juste réélu, qu’il serait possible de trouver un terrain d’entente avec le Congrès. L’administration avait plaidé en faveur d’une limitation de l’accès aux armes d’assaut et pour la généralisation de l’examen des antécédents des acheteurs d’armes. Le président avait cependant été mis en échec en avril 2013, au Sénat, par une partie de son propre camp. Cette minorité hostile – comme la majorité des élus républicains – à la moindre limitation de l’accès au lucratif marché des armes à feu, comportait notamment des élus confrontés à une réélection difficile en 2014 comme Mark Begich (Alaska) et Mark Pryor (Arkansas) défaits l’un comme l’autre dix-huit mois plus tard malgré leurs votes.

A chaque nouveau drame impliquant des armes à feu, M. Obama n’a cessé dedéplorer ensuite le fait que « les Etats-Unis sont le seul pays développé au monde » à connaître un tel phénomène. Parvenu à la dernière année de son second mandat, il semble décidé à agir. Le Sénat étant désormais contrôlé, tout comme la Chambre des représentants, par les républicains, le président n’a d’autre choix que de passer par la voie réglementaire, celle-là même qu’il a tenté d’utiliser sur l’immigration en novembre 2014 avant d’être provisoirement bloqué par une Cour de justice fédérale. Lundi, il a assuré que ses initiatives relevaient de ses pouvoirs exécutifs, ajoutant qu’elles étaient en outre soutenues par une majorité de l’opinion publique américaine, y compris par des détenteurs d’armes à feu. Le président a assuré que ses mesures respecteraient le deuxième amendement et qu’elles ne visaient qu’un objectif : empêcher que les « mauvaises personnes » puissent se procurer des armes « pour de mauvaises raisons ».

Le recours à des « executive orders », ajouté au climat de la campagne des primaires pour les investitures démocrate et républicaine, promet un débat enfiévré. Les trois candidats démocrates, Hillary Clinton, Martin O’Malley et Bernie Sanders, sont tous sur la ligne du président. Tous leurs rivaux républicains s’y opposent. Un éditorial du New York Times plaidant en faveur d’un contrôle accru a été symboliquement criblé de balles par un chroniqueur conservateur en décembre. Deux mois plus tôt, indirectement mis en cause par M. Obama après une tuerie dans l’Oregon, le 1er octobre, Wayne LaPierre, le responsable de la National Rifle Association, le lobby des armes à feu, avait annoncé son intention de mobiliser ses troupes pour mettre en échec toute tentative de réglementation.

LG Algérie