Baptiser une institution ou une structure publique du nom du chahid Henri Maillot

Baptiser une institution ou une structure publique du nom du chahid Henri Maillot

Plusieurs moudjahidine ont appelé samedi à Alger à baptiser une institution ou une structure publique du nom d’Henri Maillot (1928-1956), en hommage à cet homme qui s’est sacrifié pour que vive l’Algérie libre et indépendante.

Des moudjahidine qui se sont recueillis au cimetière chrétien à El Madania à la mémoire d’Henri Maillot, à l’occasion du 57é anniversaire de sa mort, ont souligné « le nationalisme et l’humanisme » de cette personnalité algérienne d’origine européenne qui « a cru en la justesse de la cause algérienne et contribué grandement à la glorieuse révolution du 1er novembre ».

A cette occasion, des moudjahidine et des moudjahidate qui ont connu le chahid, ainsi que des personnalités nationales et la soeur du défunt Yvette Maillot ont observé une minute de silence à la mémoire du défunt et déposé une gerbe de fleur sur sa tombe.

Dans une brève allocution, Yvette Maillot a remercié les présents, affirmant « l’attachement » de son frère à l’Algérie et à son peuple.

Pour sa part, le moudjahid Félix Colozzi a qualifié le défunt de « personnalité brave et exceptionnelle », s’étonnant que « beaucoup de jeunes ne connaissent pas à ce jour les hommes valeureux de la révolution algérienne et les sacrifices qu’ils ont consentis pour ce pays ».

Quant au moudjahid Tahar Hocine, compagnon d’armes et le voisin de Maillot au quartier El Madania (ex-Clos Salembier), il a insisté sur le rôle « nationaliste » joué par Maillot lors de la guerre de libération, rappelant qu’il a détourné un camion d’armes le 4 avril 1956 alors qu’il était militant au sein du Parti communiste algérien (PCA).

Dans son témoignage, le moudjahid Hadj Mustapha qui habitait le même quartier que le défunt a mis l’accent sur l’humanisme de cette personnalité, ajoutant qu’outre son nationalisme et son attachement à l’Algérie, Henri Maillot était un journaliste amateur de musique et de sport, notamment de football ».

Le président de l’Association nationale des anciens condamnés à mort, Mustapha Boudina a cité une « longue liste » d’Algériens d’origine européenne qui ont grandement contribué à la révolution algérienne à l’instar d’Henri Maillot, Pierre Chaulet, Maurice Audin et autres.

Né à Alger en octobre 1928, Henri Maillot a fait ses études primaires à l’école publique du quartier d’El Madania (ex-Clos Salembier), avant d’intégrer en 1943 la jeunesse communiste d’Alger où il joua un rôle de tout premier ordre au sein du PCA.

En 1947, Il est diplômé de l’Ecole supérieure du commerce d’Alger tout en militant au sein de l’organisation des étudiants algériens à l’époque, avant de rejoindre l’école militaire de Cherchell d’où il sort avec le grade d’aspirant.

En 1953, Maillot entre au journal Alger-Républicain aux côtés d’autres militants communistes.

Henri Maillot est tombé au champ d’honneur le 5 juin 1956 dans une embuscade tendue par les supplétifs (harkis) de l’armée française, menée par le Bachagha Boualem, dans la région d’El Karimia (Chlef).