Le 7 mars 2017, la NASA, l’agence spatiale américaine a diffusé une vidéo qui montre clairement l’expansion de la banquise hivernale. La surface de la mer couverte de glace est la plus basse jamais mesurée lors d’un maximum saisonnier (FuturaScience). Les banquises du pôle Nord et du pôle Sud ont battu leur précédent record d’expansion minimum. “C’est du jamais vu.
J’étudie l’évolution du climat hivernal dans l’Arctique depuis 35 ans et je n’ai jamais observé ce que nous avons vu ces deux derniers hivers”, a déclaré à l’AFP Mark Serreze, le directeur du NSIDC (National snow and ice data Center). Comme chaque année, dans le cercle arctique, c’est vers la fin de l’hiver que les glaces ont conquis le maximum de surface de mer, c’est-à-dire vers fin février-début mars.
À la même période, c’est l’inverse qui se produit autour de l’Antarctique : l’été austral se termine et l’étendue de la banquise atteint alors son minimum. Mais cette année, pour les deux pôles, les indicateurs ont atteint leur minimum historique. Ainsi, le 7 mars, “la banquise arctique recouvrait seulement 14,42 millions de km2 au total. C’est 97 000 km2 de moins que le précédent record de 2015. Aussi, si on considère la moyenne de la période de référence 1981-2010, cela représente 1,22 million de km2 de moins.
Aux antipodes, l’Antarctique, où la tendance de ces dernières années était à l’extension de sa couronne de glace, a rétréci jusqu’à un minimum de 2,11 millions de km2, le 3 mars dernier. Le précédent record de 1997 est donc battu avec 184 000 km2 en moins”.Si les surfaces de mer glacée des deux régions polaires sont cumulées, à cette même période (fin d’hiver donc), on obtient une banquise totale de 16,21 millions de km2, une valeur en baisse.
C’est l’équivalent de la taille du Mexique (2 millions de km2) qui a ainsi disparu par rapport à la moyenne de 1981-2010 (une moyenne déjà plus faible qu’au début du XXe siècle). De plus l’épaisseur des glaces a aussi diminué comme l’ont mesuré des satellites. “Commencer le début de la saison du dégel avec des glaces aussi peu épaisses laisse prévoir la possibilité d’un nouveau record d’étendue minimale de la banquise en septembre” (NSIDC).
Ce phénomène de disparition progressive de la banquise ne fera qu’accentuer le réchauffement des eaux, et par conséquent, le réchauffement climatique global. Un cercle qu’il sera difficile de briser avec les tendances actuelles (article sur les émissions mondiales de CO2).