90% des 3 300 milliards de crédits accordés par les banques en 2010 à l’économie nationale, étaient destinés aux entreprises, une tendance qui devra connaître une hausse durant l’année en cours. Ce chiffre atteindra, selon le délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa,
3 400 milliards de dinars dont une grande partie sera accordée à 50 000 nouvelles microentreprises.
«Les banques ont des relations privilégiées avec des entreprises. Sur les 3 300 milliards de dinars de crédit à l’économie nationale durant l’année 2010, 90% de ce montant est destiné aux entreprises. Les banques sont d’abord des banques d’entreprises», a déclaré, ce matin, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l’Association des banques et établissements financiers (Abef), sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. «La relation continue sur le plan de l’évolution, puisque nous avons atteint deux chiffres. Nous avons terminé l’année 2010 et nous sommes presque à 17-18% de crédit additionnel par année. Sur le plan du volume des crédits, les choses avancent bien», a-t-il ajouté.
Et pour l’année en cours, la cadence sera augmentée, mais les nouvelles microentreprises seront privilégiés. «En 2011, nous allons atteindre le chiffre de 3 400 milliards de dinars injectés dans l’économie, dont 10 à 12% au profit des grandes entreprises et une grande partie aux nouvelles créations, dont les microentreprises qui tourneraient autour de 50 000 nouvelles créations», a précisé M. Benkhalfa. Si le rapport banques-entreprises est assez bon sur le plan financement, beaucoup reste à faire sur le plan relationnel pour mettre définitivement un terme à l’hésitation des banques de financer certains projets. «Les entreprises doivent aussi améliorer leur qualité de gestion, performance et compétitivité. Le rôle des banques est de prendre des risques mesurés. Les banques font en même temps face à l’impératif d’expansion mais aussi veille à la sécurité des placements, parce que les ressources de la banque sont des ressources de la clientèle. Il faut donc concilier entre les impératifs d’une expansion forte et d’une sécurité excessivement forte. Il y a des règles prudentielles qui sont en perpétuelle évolution et le challenge est de réussir à étendre les financements sans toucher à la sécurité des placements», a expliqué l’invité de la radio nationale. Les banques ont, en outre, entamé un processus de modernisation et d’amélioration des prestations.
Sur le plan du crédit, des «aménagements» sont apportés pour réduire le délai de prise de décision et surtout la décentralisation. «La banque ce n’est pas la direction générale, mais c’est l’agence locale qui reçoit la clientèle. Beaucoup de banques sont en train de donner un espace de décision très fort. Nous avons actuellement à peu près 1 500 points de jonction sur le territoire national, des points de prise de risque et nous allons élargir le réseau pour atteindre une meilleure réactivité à la demande des clients», a assuré M. Benkhalfa. Pour lui, la décentralisation «va certainement huiler les mécanismes d’octroi du crédit toujours dans le cadre d’une gestion prudente». Il y a également la nécessité, selon lui, de développer les systèmes de paiement. «Nous allons dialoguer avec le monde des affaires, en 2011 et 2012, pour que les commerçants acceptent d’installer les terminaux de paiement, parce que la monétique ne doit pas être seulement une monétique de retrait, et nous devons passer au paiement par carte bancaire», a-t-il affirmé.
A.Haniche