Les banques commerciales doivent à agir pour collecter l’argent de l’informel

Les banques commerciales doivent à agir pour collecter l’argent de l’informel
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Dans un entretien accordé à la Chaîne 3 de la radio nationale dont il était, hier matin, l’invité de la rédaction, le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, Djamel Benbelkacem est longuement revenu sur la question de la dépréciation du dinar.

Il commence par expliquer que lorsqu’on a un déficit de la balance commerciale, de la balance de paiements, cela signifie que dans notre pays la dépense intérieure brute est supérieure à la production, à l’offre. Mais, pour autant la situation n’est pas dans le rouge, dit-il, en reconnaissant toutefois qu’il y a beaucoup de déséquilibres dans les finances publiques, il y a un déficit budgétaire, un déficit des paiements extérieurs (du solde courant, du solde de la balance des paiements), mais rassure-t-il, notre économie a une capacité de résilience bien supérieure à beaucoup d’autres économies exportatrices de ressources, d’hydrocarbures, grâce à la constitution des réserves de change, la constitution du fonds de régulation des recettes qui est maintenant épuisé mais qui a permis, fait-il observer, d’avoir une capacité de résilience bien supérieure à beaucoup d’autres économies. A propos du taux de croissance économique, il confirme que le taux de croissance global va probablement baisser mais il corrige le chiffre de 2,2 % qui est une prévision de conjoncture mais non le chiffre réel. Il explique que cette baisse est due à la baisse de la valeur ajoutée dans le secteur des hydrocarbures. Pour Djamel Benbelkacem le dinar n’est pas la seule monnaie à connaître un recul par rapport à l’Euro qui ne cesse de s’apprécier. Pour le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie, la perte de la valeur du dinar est un «ajustement nécessaire». La valeur d’une monnaie doit refléter toujours les performances économiques d’un pays, alors que l’économie nationale, regrette-t-il, n’est pas performante et n’est pas assez compétitive. Par ailleurs, il affirme que le financement non conventionnel n’aura «pas d’impact direct» sur la valeur de la monnaie et rappelle que le financement non conventionnel a été mis en place dans une situation exceptionnelle dans le but d’accompagner les réformes structurelles de notre économie qui permettront, sur les cinq prochaines années à rétablir les équilibres de la balance des payements et du budget de l’Etat», affirme-t-il en précisant que «si ces objectifs sont atteints», la valeur du dinar ne sera pas impactée. Il souligne que la valeur du dinar va évoluer en fonction de nos capacités à diversifier l’économie, à augmenter notre offre interne de biens et de services. C’est cela, insiste-t-il, qui pourrait rétablir la valeur du dinar à l’avenir. C’est cela, ajoute-t-il, le défi que doit relever notre économie pour que notre monnaie soit revalorisée. Il estime que pour parvenir à rétablir les équilibres, il ne faut pas se contenter de réduire les dépenses, mais envisager l’augmentation de l’offre et des recettes, sinon on n’aboutit à rien du tout. Rappelant que le taux de change a été dans un premier temps, en 2015, le premier amortisseur permettant d’atténuer l’impact de la crise, le représentant de la Banque d’Algérie, affirme en revanche, qu’il ne faut pas compter sur le taux de change pour diminuer à lui seul les importations. Résoudre le problème des importations, argumente-t-il, c’est résoudre les problèmes structurels et les grands déséquilibres de notre économie. Il y a d’autres variables qu’il faut mettre en œuvre pour rétablir ces équilibres. Le vice-gouverneur de la Banque d’Algérie estime à près de 14 000 milliards de DA, dont 4 700 milliards de dinars sous forme de billets et de pièces détenus par les agents économiques dont une grande partie sert aux transactions ; la Banque d’Algérie a estimé, fait-il savoir, qu’entre 1 500 et 2 000 milliards de DA étaient thésaurisés. Pour bancariser ces capitaux, il incite les banques à adopter des stratégies agressives auprès de leurs clients afin d’augmenter leurs ressources. Concernant une éventuelle opération de changement de billets pour obliger les détenteurs de ces capitaux à les déposer au niveau des banques, le vice- gouverneur de la Banque d’Algérie affirme que cette option, n’est pas à l’ordre du jour, avant de préciser que les changements des billets annoncés par son institution ne sont que des rafraichissements prévus depuis une année dans le but de parer à la contrefaçon. «La mise en circulation de nouvelles coupures, précise-t-il, vont cohabiter pendant 5 à 10 ans avec les anciens billets.

 Lakhdar A.