Banque Mondiale «Algérie : Après les mots, des actes?»

Banque Mondiale «Algérie : Après les mots, des actes?»

Le plus grand défis auquel doit faire les dirigeants algériens est la mise en œuvre des réformes économiques plusieurs fois annoncées, mais jusque-là différées, a indiqué le représentant résident du groupe de la Banque mondiale en Algérie, Emmanuel Noubissié Ngankam, dans le dernier numéro de la Newsletter de l’institution financière internationale, La Lettre d’Al Djazaïr.

La newsletterde la représentation de la BM à Alger, a choisi, dans son édition du deuxième trimestre 2014, pour sa rubrique Question du jour, une interrogation pertinente, «Algérie : Après les mots, des actes?». Une question d’actualité qui se pose avec équité après les engagements pris avant et après la réélection du président Abdelaziz Bouteflika pour un quatrième mandat. M. Ngankam a rappelé les instructions du chef de l’Etat au gouvernement lors du premier conseil des ministres après sa réélection : «les pouvoirs publics devront livrer une véritable course contre le temps dans la mise en place des réponses aux attentes de la population notamment la jeunesse, et dans la construction d’une économie diversifiée et compétitive…».

L’éditorialiste s’est interrogé si les discours des dirigeants algériens seront mis en œuvre sur le terrain pour la construction d’une économie diversifiée et compétitive, d’autant plus tout le monde s’accorde sur la nécessité de changement de cap, eu égard à la situation alarmante dans laquelle se trouve actuellement l’économie du pays. A titre illustratif, l’éditorialiste dira que « le FMI comme la BM n’ont de cesse de tirer la sonnette d’alarme pour que les choses bougent enfin. (…) Une économie (…) dépendante des hydrocarbures est une économie dont la vulnérabilité est patente ».

Pour lui, l’économie algérienne est une « économie à risque qui ne peut, et ne doit, différer les réformes qui s’imposent », une économie qui souffre de « problèmes structurels, qui est peu attractive et peu compétitive ».

«Alors que la rengaine sur l’impérieuse nécessité et l’imminence des réformes économiques commence à résonner comme une darbouka trouée, la lancinante question qui hante l’Algérie est : après les mots et les discours, le temps des actes serait-il venu?», a-t-il souligné à la fin de son commentaire.

L’Algérie qui gagne

Dans la rubrique Grand Angle, l’auteur a rendu hommage un des investisseurs privésalgériens, en l’occurrence IssadRebrab, «le capitaine d’industrie dont le groupe Cévitalqui’il a créé emploie plus de 12 000 personnes en Algérie dans une dizaine de secteurs d’activités». «Un entrepreneur algérien qui, à force de travail et de génie, a su et pu bâtir un véritable conglomérat dont la capacité et les tentacules lui permettent de sauver une entreprise française dont la faillite faisait planer une épée de Damoclès au de-dessus des têtes de près de 1 800 salariés hantés par le spectre du chômage», a-t-ilécrit sur Rebrab. M. Ngankamestime qu’au-delà de toute considération domestique, il s’agit de célébrer la réussite et la création de la valeur ajoutée.

Selon lui, dans un contexte où les prismes sous lesquelles certains observateurs et commentateurs de l’actualité ont choisi de regarder l’Algérie ne laissent apparaitre qu’une image écornée, le coup FagorBrandt et d’autres faits d’armes d’IssadRabrab viennent nous rappeler qu’il existe «une autre Algérie, celle qui gagne».

La lettre d’Al Djazaïr , par la plume du même éditorialiste, a rappelé dans sa rubrique Partenariat en action, le débat sur le financement de la PME entre la Banque d’Algérie (BA) et la société financière internationale (IFC) ayant pour thème : «la modernisation des centrales et l’accès au financement bancaires de la PME en Algérie». Ngankam a estimé que la rencontre de la BA avec l’IFC, qui est membre du groupe de la Banque Mondiale, est une preuve que la BA n’est pas uniquement préoccupée essentiellement par la stabilité des prix et de la monnaiecomme elles sont connue les banques centrales, mais qu’elle s’est préoccupée également de l’économe réelle du pays au moment où la diversification de cette économie algérienne est au cœur de la préoccupation de l’Algérie.

Il a, en outre, rappelé la rencontre du Directeur des opérations de la BM pour le Maghreb avec des ministres algériens à Alger dont les entretiens ont essentiellement porté sur le renforcement du partenariat entre l’Algérie et le groupe de la banque mondiale.

Il est à noter, par ailleurs, que dans sa dernière page, la revue a consacré un espace pour une photo de l’Equipe nationale de football qui a rentré dans l’histoire du pays avec sa qualification au deuxième tour de la Coupe du monde 2014.

Lahcene Brahmi