La Banque d’Algérie pointe le recul de l’activité économique

La Banque d’Algérie pointe le recul de l’activité économique

“La diminution des réserves de change, observée depuis 2014, traduit l’excès de la demande intérieure, notamment la consommation finale marchande et non marchande, sur l’offre de biens et services”, argue la Banque d’Algérie.

La Banque d’Algérie, qui vient de publier sa note de conjoncture sur les tendances monétaires et financières au second semestre 2017, estime que la poursuite des dernières tendances des importances algériennes “indiquerait un recul de la croissance de l’investissement et de l’activité économique nationale et le maintien, voire l’expansion, de la consommation et, in fine, de la demande intérieure brute”. Dans son constat, la Banque centrale relève que la diminution des importations de biens, relativement élevée en 2015 et plus modérée en 2016, avait concerné tous les principaux groupes de produits.

En revanche, la légère baisse en 2017 n’a concerné que les importations du groupe “équipements industriels” et, dans une moindre mesure, celle du groupe “produits semi-finis”. Les importations de biens alimentaires et non alimentaires semblent reprendre leur hausse. La note de conjoncture souligne que les déficits des postes “services non facteurs” et “revenus des facteurs” se sont creusés à respectivement 8,11 milliards de dollars et 2,56 milliards de dollars contre 7,34 et 1,57 milliards de dollars en 2016. L’augmentation du déficit du poste “revenus des facteurs” de 985 millions de dollars, il s’explique, principalement, par l’augmentation des transferts des dividendes des filiales et succursales des entreprises et institutions financières étrangères en Algérie.

Les transferts nets (sans contreparties), essentiellement les transferts des retraites et pensions vers l’Algérie, ont crû de 6,8%, passant de 2,82 milliards de dollars en 2016 à 3,01 milliards de dollars en 2017. Au total, le déficit du compte courant de la balance des paiements s’est réduit à 21,96 milliards de dollars en 2017 contre 26,22 milliards de dollars en 2016. En lien avec l’évolution défavorable de la balance des paiements extérieurs, les réserves officielles de change se sont contractées de 16,8 milliards de dollars en 2017, passant de 114,14 milliards de dollars à fin décembre 2016 à 97,3 milliards de dollars à fin 2017, soit beaucoup moins que le déficit du solde global de la balance des paiements, en raison de l’effet de valorisation positif de près de 5 milliards de dollars résultant de l’appréciation de l’euro vis-à-vis du dollar sur cette période.

“La diminution des réserves de change, observée depuis 2014, traduit l’excès de la demande intérieure, notamment la consommation finale marchande et non marchande, sur l’offre de biens et services”, argue la Banque d’Algérie, ajoutant que “si leur niveau demeure encore appréciable et adéquat et contribue à la résilience de l’économie algérienne face au choc externe, il permet aussi de disposer d’espaces de ressources (épargne sur le reste du monde) permettant d’effectuer graduellement les ajustements macroéconomiques nécessaires pour rétablir les équilibres macroéconomiques et de mettre en œuvre les réformes structurelles requises pour libérer le fort potentiel de croissance de l’économie nationale”.

Meziane Rabhi