Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdessalem Bouchouareb, a qualifié de «pleureuses» qui rythmaient les cérémonies funéraires, toutes celles et ceux qui ont critiqué la mesure du gouvernement visant la bancarisation de l’argent du secteur informel. Abdessalem Bouchouareb défend bec et ongles cette mesure du gouvernement.
Réunissant, hier au siège de son ministère, les organisations patronales et le secrétaire général de l’UGTA, Abdessalem Bouchouareb a expliqué que la bancarisation de l’argent informel ne signifie, aucunement, «amnistie fiscale». Au contraire, a-t-il dit, la mesure permettra aux opérateurs, activant dans le secteur informel, d’intégrer le circuit de l’économie formelle. En tout cas, l’Algérie n’a rien inventé en la matière. Elle n’a que copié une mesure qui a été appliquée dans d’autres pays. Des pays des plus libéraux et des plus démocrates ont fait recours à l’argent du circuit informel pour le financement de l’économie formelle. Bouchouareb a cité l’exemple de la Belgique, de la France, de l’Italie et même du voisin marocain qui a pu récolter quatre milliards de dollars à travers un tel dispositif. Donnant ces exemples, le ministre de l’Industrie s’est interrogé sur l’intérêt de tourner le dos à l’argent de l’informel. «Pourquoi ce qui a réussi ailleurs ne réussira pas en Algérie ?», s’est-il encore interrogé. Le ministre n’a pas été tendre avec ceux et celles ayant critiqué cette mesure, les qualifiant de «pleureuses» auxquelles ont fait recours pour le besoin de décors de cérémonies funéraires. Il a expliqué que la mesure était prise en concertation avec l’ensemble des acteurs concernés afin de répondre à une demande qui date, il y a de cela, des années. «Nous n’avons pas de complexe à ce sujet», a-t-il ajouté.
La prochaine tripartite consacrée à la promotion de la production nationale
Abordant la prochaine tripartite qui se déroulera à Biskra en octobre prochain, Abdessalem Bouchouareb a indiqué que cette réunion gouvernement-UGTA-patronat va accorder un intérêt particulier à la promotion de la production nationale. Outre les dossiers habituellement traités dans les tripartites (climat des affaires, foncier industriel, crédits bancaires, amélioration du climat social et conditions du travail), la prochaine réunion sera axée particulièrement sur la production nationale, a-t-il insisté. Selon lui, la tripartite d’octobre revêt un caractère particulier du fait de la conjoncture économique dans laquelle elle intervient et du lieu où elle va se tenir, puisque les précédentes s’étaient toutes déroulées à Alger. «Le choix de Biskra n’était pas fortuit. Cette wilaya est devenue un pôle agricole et qu’elle sera, bientôt un pôle industriel», a-t-il noté. Quant au choix de se focaliser sur le dossier de la production nationale, il a considéré que cela était dicté notamment par la conjoncture actuelle qui impose au pays de redoubler d’efforts en matière de développement économique hors hydrocarbures. «Le gouvernement mise essentiellement sur le secteur de l’industrie pour stimuler et conforter la production locale, a poursuivi le ministre, qui a rappelé qu’une quinzaine de filières stratégiques avaient été identifiées et pour lesquelles des efforts supplémentaires doivent être déployés en matière d’investissement». L’activité des concessionnaires automobiles telle qu’elle est pratiquée en Algérie ressemble à l’activité des marchands ambulants des fruits et légumes, a regretté Abdessalem Bouchouareb.
Hacène Nait Amara