Banane, pomme, ail, pomme de terre: La guerre des prix fait rage

Banane, pomme, ail, pomme de terre: La guerre des prix fait rage

Une sorte de cahier des charges spécifique à la banane a été rendu public, hier, par le ministère du Commerce.

Le marché des fruits et légumes qui s’est emballé ces dernières semaines, suivant une sorte d’effet domino où une conjonction de nombreux facteurs a donné des ailes à certains produits, jusqu’à engendrer des situations impensables, il y a à peine quelques mois. L’ail à près de 2000 DA, la banane qui devient une marchandise de contrebande et la pomme de terre qui caracole à plus de 80 dinars le kilo, sont les effets apparents d’une situation qui semble quelque peu échapper au contrôle des ministères de l’Agriculture et du Commerce.

Débuté au début de l’année en cours, à la faveur d’une rumeur qui a profité aux spéculateurs et aux commerçants peu regardants à l’éthique de leur profession, la valse des prix a pris des dimensions un peu plus qu’inquiétantes, amenant les premiers responsables des départements concernés à tenter une communication, il faut dire, hasardeuse, qui n’a, à ce jour, pas eu d’effet sur le marché. Le ministre de l’Agriculture a promis une tendance baissière des prix dans les tout prochains jours, à la faveur de l’entrée sur le marché de nouvelles productions agricoles, notamment celle de la pomme de terre. Le propos de Chelgham n’a pas fortement impacté le marché du détail où les prix baissent certes, ces deux derniers jours, mais demeurent encore, bien au-delà de ce qu’ils étaient avant la «crise».

De son côté, le ministre du Commerce a eu un discours plus direct, voire menaçant à l’endroit des spéculateurs. Annonçant le retour très probable de la banane sur le marché local, Tebboune n’a pas moins insisté sur la détermination du gouvernement de ne plus laisser l’initiative aux importateurs.

Cette approche qui, pour l’heure, n’a pas fait tressaillir grand monde, a pris forme, hier, à travers un communiqué du ministère du Commerce fixant les conditions devant être requises pour bénéficier du statut d’«importateur de banane». Ledit communiqué évoque l’expérience professionnelle dans la filière, ainsi que la qualité d’agriculteur en Algérie. L’exigence de l’approvisionnement directement chez le producteur de banane est également demandé dans une sorte de cahier des charges spécifique à la banane.

Le ministre du Commerce par intérim qui a réuni les cadres du secteur a fortement insisté sur le volet répression à l’encontre des spéculateurs.

A ce propos, on annonce l’interpellation, hier à Aïn Defla, d’un individu qui a stocké une quantité colossale de pomme de terre. Mais cette opération n’aura qu’un effet marginal sur le marché, les professionnels insistant sur le fait que c’est l’équilibre entre l’offre et la demande qui fera baisser les prix.