La mission destinée à démanteler l’arsenal chimique syrien devrait compter une centaine d’hommes qui mèneront «une opération jamais tentée auparavant», a estimé lundi soir Ban Ki-moon, au lendemain des premières destructions.
Dans un rapport remis lundi soir au Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire général de l’organisation a recommandé la création d’une mission conjointe – la première – de l’ONU et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), avec une base opérationnelle à Damas, et une base arrière à Chypre. Elle sera dirigée par un coordinateur civil spécial. Son objectif: «mener à bien une opération qui n’a jamais été tentée auparavant», souligne le secrétaire général des Nations unies, sans cacher les dangers qui attendaient les membres de la mission. «Il faudra que la mission (..) traverse des lignes de front et dans certains cas des territoires contrôlés par des groupe armés qui sont hostiles à cette mission conjointe». Les armes chimiques que la mission doit éliminer -près de 1.000 tonnes de produits toxiques – «sont dangereuses à manier, dangereuses à transporter et dangereuses à détruire», poursuit-il. M.Ban envisage que l’opération de désarmement chimique se déroule «en trois phases» et s’achève le 30 juin 2014 – elle devra détruire toutes les installations de production d’armes chimiques et éliminer quelque 1.000 tonnes de produits toxiques et de précurseurs répartis dans une quarantaine de sites. Une petite équipe d’une vingtaine d’experts de l’ONU et de l’OIAC se trouvent déjà en Syrie depuis le 1er octobre pour entamer le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, «avec la pleine coopération» du gouvernement, souligne encore M.Ban. Avant lui déjà, les experts internationaux et les Etats-Unis avaient aussi salué la coopération de Damas au lendemain du début de la destruction de l’arsenal chimique du régime. Dimanche, les experts ont supervisé la destruction par des personnels syriens des premières têtes de missiles, de bombes et d’équipements visant à fabriquer des armes chimiques. La mission conjointe de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’ONU intervient en application d’une résolution des Nations unies votée après une attaque chimique particulièrement meurtrière commise le 21 août près de Damas, après laquelle Washington avait menacé le régime d’une frappe militaire. Dans un communiqué publié sur le site de l’organisation à La Haye, l’OIAC s’est félicitée de la «coopération» des autorités syriennes dans le démantèlement de l’arsenal chimique, saluant les discussions «constructives» de ses experts avec le pouvoir sur la liste des sites d’armes chimiques. Cette première opération de destruction de l’arsenal chimique syrien a également été saluée lundi dernier par le secrétaire d’Etat américain John Kerry, qui l’a mise «au crédit» du gouvernement de Damas. Le président syrien Bachar al-Assad s’est engagé à faciliter le travail des experts, après le vote le 27 septembre de la résolution 2118, la première votée sur le conflit syrien, grâce à un accord russo-américain prévoyant le désarmement chimique du pays d’ici mi-2014.