Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé à faire du renforcement de l’égalité des sexes et du leadership des femmes au sein des opérations de paix de l’ONU une priorité, affirmant avoir nommé cinq femmes en tant que représentantes spéciales dans
le cadre de plusieurs missions de maintien de la paix de l’ONU.
« Il y a quinze ans, le Conseil de sécurité a souligné le lien critique entre l’égalité des sexes et la paix et la sécurité internationales « , a déclaré M. Ban lors d’un débat public mardi au Conseil de sécurité pour commémorer l’adoption de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU sur la participation des femmes dans les processus de paix.
Le Secrétaire a indiqué qu’il s’était personnellement investi au cours de son mandat en faisant du leadership des femmes dans le maintien de la paix une priorité. « J’ai nommé cinq femmes en tant que mes représentantes spéciales dans le cadre de plusieurs missions de maintien de la paix de l’ONU à travers de nombreux pays », a-t-il rappelé.
Le Secrétaire général a rappelé que cette année, trois examens majeurs ont été effectués, qui ont porté sur les opérations de paix des Nations Unies, l’architecture de consolidation de la paix de l’Organisation, et la question des femmes, de la paix et de la sécurité.
« Un thème commun a émergé de ces examens : les réformes doivent faire de l’égalité des sexes et du leadership des femmes le thème central, et doivent être fortement ancrées dans les droits de l’homme », a déclaré M. Ban.
Egalité des sexes et paix internationale, un lien corrélationnel
Une nouvelle étude publiée mardi sous la direction de l’ONU-Femmes démontre précisément que l’autonomisation des femmes et l’égalité entre hommes et femmes contribuent à la conclusion et à la mise en oeuvre durable d’accords de paix.
Ce rapport souligne en effet que la participation des femmes aux négociations de paix augmente de 20% la probabilité de mise en oeuvre durable des accords de paix sur une période d’au moins deux ans, et de 35% sur une période de 15 ans.
De plus, les données de l’étude démontrent qu’il existe une corrélation entre le niveau d’égalité des sexes d’un pays et la probabilité qu’il n’ait pas recours à la force dans ses relations avec d’autres pays.
M. Ban a d’autre part listé un certain nombre de réformes entreprises à l’ONU sur la question des femmes et de la paix. Il a cité à ce titre, la restructuration en cours au sein du Département des opérations de maintien de la paix de l’ONU, afin d’obtenir une meilleur représentation des femmes aussi bien au siège de l’Organisation que dans les missions sur le terrain.
Le Département des affaires politiques, a-t-il ajouté, a quant à lui mis en évidence la nécessité de déployer des conseillers de la problématique du genre dans toutes les missions politiques spéciales.
M. Ban a également assuré que le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) fera en sorte que les résultats et les engagements du prochain Sommet humanitaire mondial en 2016 mettent un fort accent sur l’égalité des sexes.
« Je m’engage personnellement à faire tout mon possible pour veiller à ce que nous atteignions l’objectif de consacrer 15% de fonds de consolidation de la paix à des projets qui visent à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes », a-t-il déclaré.
Au cours du débat public auquel participait M. Ban sur les femmes, la paix et la sécurité, les membres du Conseil de sécurité ont adopté une résolution demandant aux Etats membres de veiller à ce que les femmes soient mieux représentées à tous les niveaux décisionnels dans l’ensemble des institutions nationales, régionales et internationales impliquées dans le règlement des conflits.
Egalement présente au débat du Conseil de sécurité, la Directrice exécutive de l’ONU-Femme, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a listé une série de mesure visant à améliorer la mise en £uvre des résolutions du Conseil sur les femmes, la paix et la sécurité.
« Chaque processus de paix que nous souhaitons inscrire dans la durée doit inclure les femmes », a-t-elle déclaré.
Mme Mlambo-Ngcuka a rappelé que la prévention des conflits et la consolidation de la paix sont des institutions dans lesquelles les Etats membres doivent investir, comme ils investissent dans la santé ou l’éducation.