Ban Ki-moon: la recherche d’une solution au Sahara occidental est « plus nécessaire que jamais »

Ban Ki-moon: la recherche d’une solution au Sahara occidental est « plus nécessaire que jamais »

Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a estimé que les révoltes actuelles dans le monde arabe rendent une solution au conflit et la recherche d’une paix durable au Sahara occidental « plus nécessaire que jamais ».

Dans un rapport rendu public vendredi, le SG de l’Onu a relevé que, 20 ans après un « fragile » cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario (6 septembre 1991), une « absence totale de confiance » règne entre les deux parties en conflit. Le Conseil de sécurité avait demandé dans sa résolution 1871 au Maroc et au Front Polisario de poursuivre les négociations sous les auspices du secrétaire général de l’ONU, « sans conditions préalables et de bonne foi », en vue de parvenir à une « solution politique juste, durable et mutuellement acceptable » qui pourvoie à l’autodétermination du peuple du Sahara occidental.

Pour M. Ban, « les appels à davantage de droits politiques et économiques mettent la stabilité et la sécurité au Sahara occidental face à de nouveaux défis qui pourraient potentiellement menacer le statu quo » et déboucher sur un « regain de violence », ajoute le rapport.

Il a appelé, dans ce contexte, la communauté internationale à accorder une « plus grande attention » à ce conflit que nombre de pays africains, a-t-il dit, qualifient d’ »oublié ». Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Il est considéré comme territoire non-autonome par l’Onu depuis 1966. A rappeler que le Front Polisario et le Maroc avaient engagé en juin 2007 des négociations directes, sous l’égide de l’Onu, avec quatre rounds qui avaient eu lieu à Manhasset (Etats-Unis), et six réunions informelles à Vienne (Autriche) et à Manhasset.

En application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux, l’Assemblée générale de l’ONU avait adopté, en décembre dernier, la résolution appuyant le processus de négociation en vue de parvenir à  »une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».

Le Conseil de sécurité doit renouveler en avril le mandat de la Mission de l’ONU au Sahara occidental (Minurso).

M. Ban Ki-moon a invité le Conseil de sécurité à aider la Minurso à « surmonter les obstacles grandissants » qui se dressent contre l’accomplissement de son mandat. Sa mission consiste à surveiller les activités militaires des deux parties et à travailler en vue de l’autodétermination du peuple sahraoui.

Des pays membres du Conseil de sécurité ont souligné que la Minurso est la seule mission qui n’a pas de mandat de surveillance sur les droits de l’homme. Le secrétaire général d’Amnesty international, Selil Shetty, a appelé en mars dernier les Nations unies à mandater la Minurso pour prendre en charge le contrôle des droits de l’homme dans les territoires du Sahara occidental occupé.

Pour sa part, le Centre de recherche du Congrès américain a dressé, au courant du même mois, un rapport accablant sur la violation des droits de l’homme des Sahraouis par le Maroc et évoque des mesures prises par les deux institutions parlementaires américaines pour contraindre ce pays à respecter ces droits dans les territoires occupés du Sahara occidental.

Cet organisme du Parlement américain rapporte, dans son document, destiné aux membres de la Chambre des représentants et du Sénat, les exactions pratiquées contre les Sahraouis ainsi que les mesures coercitives menées contre les organisations internationales des droits de l’homme et les médias qui traitent de cette question.

Le Maroc et le Front Polisario tiendront en mai une nouvelle session de pourparlers informels, sous les auspices de l’Envoyé spécial du SG de l’Onu, M. Christopher Ross.