bamako et paris pour une intervention militaire ,Le Mali au bord de la guerre

bamako et paris pour une intervention militaire ,Le Mali au bord de la guerre

Au moment où la Cédéao et le Mali peaufinent le plan de déploiement d’une force africaine, la France a lancé son “opération Sabre” au Sahel, alors qu’elle prétend n’être qu’un “facilitateur” dans la région.

La situation au Mali inquiète Paris au plus haut point. Elle est au cœur des préoccupations de la diplomatie française. Le gouvernement malien, qui avait dans un premier temps appelé au dialogue avec les islamistes occupant le nord du pays, s’est finalement prononcé en faveur d’une intervention militaire internationale pour l’aider à reprendre le contrôle de la partie nord du pays, aujourd’hui livrée à plusieurs groupes islamistes radicaux. S’il s’agit de faire intervenir une force armée africaine, issue des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), le soutien de la France est impératif. Selon certaines sources, la présence du COS dans la région du Sahel porte le nom d’opération Sabre et se fait avec l’accord explicite des autorités de ces pays.

Ouagadougou est le point de départ de cette opération. Bien que le rôle de l’armée française dans cette intervention militaire au Mali ne soit pas encore bien clair, il devrait être question de formation et de soutien aux troupes de la Cédéao. En effet, la force d’intervention africaine aura besoin d’être entraînée, équipée et transportée. Des moyens de renseignement, bientôt déployés dans la région par la France, seront à la disposition de la force africaine.

La France, dont des ressortissants sont détenus en otages par Aqmi au Sahel, risque gros dans cette opération, car les islamistes radicaux menacent de les exécuter en cas d’intervention française.

Dans le même ordre d’idées, Bamako et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont peaufiné lundi les modalités du déploiement d’une force africaine au Mali pour combattre “en appui des soldats maliens” les islamistes armés qui tiennent le nord du pays.

Le principal point de l’accord entre les deux parties, selon l’AFP, est que “les troupes de la Cédéao appuieront les troupes maliennes” dans “les opérations sur le terrain au nord” du pays. L’accord entérine ensuite un soutien matériel, notamment aérien, par le Nigeria, la France “et d’autres pays de la communauté internationale dotés de ces moyens”. Une source à la Présidence malienne a expliqué à l’AFP que “tout s’est accéléré ces derniers jours parce que nous voulons tout faire pour qu’un plan clair soit présenté le 26 septembre à New York”. La France, qui promet depuis des mois son “appui logistique” à une telle intervention, a salué cet “accord” comme une “étape importante pour répondre aux précisions demandées par le Conseil de sécurité des Nations unies”. Ceci étant, cette intervention suscite l’opposition, et les pays africains prêts à y contribuer ne sont pas nombreux. Sénégal, Mauritanie et Ghana ont déclaré forfait. La Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Burkina Faso pourraient y participer. À signaler que les indépendantistes touareg, qui avaient participé à la conquête des localités du nord du Mali avant d’en être évincés par leurs éphémères alliés islamistes, ont exigé, lundi, que Bamako ouvre des négociations. “Nous mettons en garde contre toute intervention militaire dans l’Azawad sans qu’un accord soit trouvé au préalable entre le MNLA et les autorités de Bamako”, a déclaré l’un des responsables de cette rébellion, Ibrahim Ag Mohamed Asseleh du MNLA, depuis Ouagadougou.

Il a menacé, sinon, de nouer “des alliances de circonstance avec les groupes islamistes et terroristes”.

M