La capitale renoue avec l’animation nocturne en ce mois sacré, après les années qui l’avaient plongée dans le noir.
A Bab El Oued, El Biar, Kouba, Baba Ali, Baraki et Aïn Bénian, l’ambiance du ramadhan est exceptionnelle cette année. En effet, une heure après l’adhan d’El Iftar, les Algérois prennent d’assaut les rues de la ville. Une ambiance nocturne qui rappelle celle des années 1980. Cette année, le ramadhan a un goût très particulier pour les Algérois.
La capitale a enfin retrouvé son effervescence en ce mois sacré, après les années qui l’avaient plongée dans le noir. Le ramadhan est l’occasion pour qu’aujourd’hui les Algérois renouent avec l’ambiance nocturne, longtemps abandonnée par les citoyens. Les soirées ramadhanesques de cette année sont très animées. Des soirées musicales sont tous les soirs organisées à Alger, où l’on constate une foule nombreuse par rapport aux ramadhans précédents. Les amoureux de musique trouvent leur compte dans les soirées de chaâbi et de chants modernes animées par de jeunes talents. D’autres, préfèrent se balader dans les rues d’Alger en toute tranquillité, vu la présence très rassurante des services de sécurité. Avant-hier, notre petite tournée nocturne nous a menés dans plusieurs communes de la capitale. A Bab El Oued, en début de soirée, une foule nombreuxe occupechaque les rues de cette commune côtière. «Cela fait plus de dix ans que je n’ai pas assisté à cela. Alger a été depuis longtemps boudé le soir par les Algérois durant le soir, mais cette année, c’est autre chose», explique un homme âgé du quartier des Trois Horloges. Ahurissant le nombre d’Algérois qui sortent le soir.
A El Biar, plus de la moitié des résidents de cette très célèbre commune de la capitale sortent en soirée dans les rues du Mont Dore, Place Kennedy, Boulevard Malika Gaïd, sans oublier les quartiers de Saint Raphaël et la Scala. Du jamais vu depuis une dizaine d’années, affirment plusieurs citoyens. Ce mois sacré a permis aux gens de renouer avec les soirées, revivre les moments nostalgiques de l’époque d’antan. Les magasins de vêtements pour enfants, hommes et femmes, sont très visités ces derniers jours. Un événement particulier pour les Algériens qui préparent déjà l’Aïd El Fitr en achetant des vêtements à leurs enfants. A El Biar, plus de trente magasins spécialisés dans les vêtements pour enfants sont, dès 21h, pris d’assaut par les clients. Pas la peine d’essayer d’entrer, des dizaines de clients sont déjà à l’intérieur en train de chercher un habit idéal et le moins coûteux à leurs enfants. Non loin d’El Biar, dans la commune de Ben Aknoun, les citoyens qui sortent le soir sont nombreux. Jamais, depuis dix ans, Ben Aknoun n’avait connu un tel rush. Des rues pleines de monde une heure seulement après le f’tour. La Cité Malki, à titre d’exemple, est devenue un lieu de divertissement pour les familles.
Saoula, La Madrague, Birkhadem, Kouba et Hussein Dey renouent avec les veillées
Le mois de ramadhan a permis aux Koubéens de renouer avec les soirées animées. Les quartiers de Kouba sont chaque soir envahis par les citoyens. Les quartiers de La Croix, Vieux Kouba, Jolie Vue, les Annassers, Garidi, Coopemad I et II, et la Cité Ben Omar, sont merveilleusement garnis de lampes donnent un cachet spécial à ce ramadhan.
Au Palais des crèmes, les clients se précipitent pour avoir une place et goûter les glaces de ce célèbre lieu de détente. Non loin de Kouba, à la commune d’Hussein Dey, les soirées ramadhanesques sont sacrées. A Brossette, des jeunes du quartier font des parties de pétanque. Tout le monde s’adonne aux plaisirs de la boule métallique. A l’avenue Tripoli, principale artère d’Hussein Dey, les piétons trouvent du plaisir à marcher durant la soirée et ce, jusqu’à une heure tardive. A Belouizdad, plus particulièrement aux quartiers du Hamma, Diar Al Mahçoul, place Serrai, et rue de Lyon, l’ambiance ramadhanesque est présente. Comme au bon vieux temps, des enfants jouent à des jeux de société. A la Madrague, Ain Bénian, le ramadhan est particulier dans cette très belle commune de la wilaya d’Alger. Au port de la Madrague, des centaines de familles prennent plaisir à savourer des glaces.
Les agressions à l’arme blanche, tache noire de ce mois sacré
Malgré un dispositif sécuritaire très puissant, mobilisé pour ce mois sacré par la DGSN, dans le cadre du plan anti-criminalité, le taux des agressions a sensiblement augmenté pour ce Ramadhan. Durant la journée d’avant-hier, une dame résidante toute seule dans son domicile à la Rue Ben Merdja Mohamed, à Birkhadem a été surpris, et ce à quelques minutes de l’Adhan d’El Iftar, par deux inconnus, qui ont tenté de l’agresser tout en procédant au vol de ses bijoux. Fort heureusement, les cris de cette femme ont été retentés partout dans le quartier, chose qui a poussé ses voisins de se diriger rapidement vers le domicile de la victime, entre temps, les deux inconnus ont pris la fuite.
Un peu plus loin de Birkhadem, la commune de Saoula a été secouée par plusieurs agressions, durant lesquelles, une jeune personne a été dépossédée de son moto, juste quelques minutes avant le ftour. Une jeune fille a été à, son tour, victime d’un acte d’agression, toujours à saoula, plus particulièrement à la placette appelée jardin du 5 juillet. Pis, une guerre entre des gangs a été signalée du côté de Baba Ali, et une autre a Saoula, et ce durant la nuit d’avant-hier.
Par Sofiane Abi