Dans le cadre de ses activités écotouristiques, l’Association algérienne d’exploration et d’écologie (DZ-explorer) a organisé ce lundi une « randonnée urbaine » à travers quatre parcs et jardins algérois. Un parcours thématique destiné à faire découvrir aux participant(e)s la nature et l’histoire de la capitale. Le Huffington Post Algérie y était.
Le rendez-vous est fixé à El Biar, à 10 heures, place Kennedy. Certains participants sont en avance, les autres arrivent à l’heure. En 15 minutes, nous sommes déjà huit, et nous serons finalement quatorze à passer la journée ensemble. Les organisateurs, Nabil et Saleh, nous invitent à les suivre en direction du balcon Saint Raphaël, première étape de cette randonnée urbaine. Les deux guides bénévoles passionnés et passionnants se sont connus pendant leurs études en biologie et ont vite désiré créer un projet qui serait novateur, instructif, et accessible à tous.
Le ciel est particulièrement clair en ce lundi matin, l’autre côté de la rive généralement voilé par le brouillard est aujourd’hui bien visible. La télévision publique participe à la sortie. Ils interrogent Nabil face à la baie d’Alger. À 26 ans, ce doctorant à la faculté des sciences biologiques à l’Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene (USTHB) est le président de l’association « Explorer ». Il explique son désir de partager son goût pour le vivant, la nature, l’environnement… en dépit des difficultés administratives. L’association a mis neuf mois pour recevoir l’agrément.
DZ-explorer, une association jeune et dynamique
Notre équipe est aussi hétéroclite que sympathique. La parité est respectée, par hasard. Chacun parle avec chacun, on rit, on écoute, on échange. Sur la route menant au jardin de Tifariti (ex-jardin de Merdja), nous nous arrêtons pour acheter des beignets au chocolat à la délicieuse boulangerie située quelques mètres après le grand escalier, dans la direction d’Alger centre.
Arrivée au jardin, la joyeuse bande s’installe à côté d’un shetland et de deux jeunes garçons du quartier avec qui nous partageons les beignets. Il y a des jeux pour enfants, des familles, et même des joggers. Un des deux jeunes écoute d’une oreille très intéressée. Il ne suivra pas le reste du parcours mais il aura au moins appris de nouvelles informations sur son environnement.
Dans le jardin de Tifariti, Nabil parle du système d’irrigation Fouggara, utilisé depuis des siècles, et Saleh poursuit sur les vestiges romains à Alger cachés par les constructions ottomanes. Alger est restée inhabitée pendant plusieurs années après que les berbères aient chassé les romains, et avant qu’elle ne soit investie par les ottomans…
La télé est toujours là pour l’émission « télé matin » mais ils partiront après cette halte.
De nouveaux adeptes
Au Parc de la liberté, nous découvrons une nature anarchique (à l’anglaise), des minis citronniers qui clôturent les espaces, des ginkgos, des palmiers, et même des portes de l’époque romaine avec le croissant et parfois une étoile. C’est en bas, près de la fontaine qui porte la stèle érigée en 1923 à la mémoire de Charles de Galland que nous déjeunons, sur le pouce, contents d’être ensemble.
Au cours du pique-nique improvisé, chacun fait connaissance avec son voisin. Biologistes, informaticiens, lycéens, etc., composent l’équipée, âgée de 15 à 35 ans. Quelques-uns ont déjà effectué des sorties avec les membres de l’association Explorer, d’autres viennent juste de découvrir cette initiative. Mais tous sont sensibles à ce genre d’expérience et curieux du monde qui les entoure.
Puisque le repas nous a redonné de l’énergie, nous décidons de continuer en direction du Parc de Beyrouth. Sur place, Nabil explique que les gigantesques arbres aux racines aériennes sont de la famille des ficus. Cette espèce permet aussi d’obtenir des bonsaïs car ils s’adaptent à leur environnement de façon exceptionnelle ce qui ne les empêche pas de se développer fabuleusement.
A n’en pas douter, DZ-explorer s’inspire des plus belles réussites de la nature pour faire évoluer ce projet pédagogico-convivial ! Précédemment, l’association a organisé une visite de la Casbah de palais en hôtel particulier, comme le Dar el Bakri de la princesse Khadidjia, aveugle de s’être regardée plus que de raison dans le miroir. Il y a aussi eu une visite guidée d’un week-end à Tlemcen, et la fameuse Caravane Vers l’Est à vélo, qui avait conquis ses participants il y a un peu plus d’un an.
A 16 heures, tout le monde se sépare, en attendant avec impatience la prochaine randonnée urbaine.